Tapis rouge, escorte de Gardes républicains à cheval, mais pas de conférence de presse. Le protocole a réglé la mise en scène de la deuxième visite d'État du président chinois en France pour en faire un succès sans ombre.
Signe de l'importance qu'il accorde à ce séjour très attendu, c'est le président français lui-même et son épouse Carla Bruni-Sarkozy qui ont accueilli M. Hu et la Première dame de Chine, Liu Yongqing, à leur arrivée à 12h30 GMT à l'aéroport parisien d'Orly.
Les deux chefs d'État devaient entrer dans le vif du sujet avec un premier entretien à 16h00 GMT à l'Élysée largement consacré aux dossiers bilatéraux et qui se conclura par la signature d'une série d'accords commerciaux.
Même si ces méga-contrats cachent mal le déséquilibre des relations économiques entre la Chine et l'Europe, la présidence française a lâché avec gourmandise que leur montant serait "de loin plus important que lors des précédentes visites des dirigeants européens à Pékin ou chinois à l'étranger". À titre de comparaison, la première visite de Nicolas Sarkozy à Pékin fin 2007 s'était soldée par une moisson de 20 milliards d'euros de contrats.
Au premier rang des bénéficiaires, l'européen Airbus pourrait vendre une centaine de ses appareils et le numéro un mondial du nucléaire Areva fournir pour trois milliards d'euros d'uranium à l'électricien chinois CGNPC. La compagnie aérienne China Southern a ainsi fait savoir le 4 novembre qu'elle commandait 36 Airbus pour 3,78 milliards de dollars.
Total ("gaz propre"), Axa (assurance-vie) sont également concernés, tout comme l'équipementier télécoms franco-américain Alcatel-Lucent qui a révélé le 4 novembre des accords estimés à 1,1 milliard de dollars avec la Chine.
Cette première journée devait s'achever par un dîner d'État avec smokings et toasts officiels, constituant la seule prise de parole publique des deux chefs d'États pendant cette visite.
Les grandes questions internationales de l'heure et les priorités de cette présidence, notamment sur la question sensible des monnaies, doivent constituer le plat de résistance d'un nouvel entretien entre MM. Hu et Sarkozy le 5 novembre à Nice (Sud), la grande ville des bords de la méditerranée que le président chinois a souhaité découvrir.
Pour engager la réforme du système monétaire international qu'il appelle de ses voeux et réussir "son" G20, le chef de l'État est contraint de composer avec la Chine, qui refuse jusque-là de reconnaître la sous-évaluation de yuan.
AFP/VNA/CVN