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Des opérateurs du New York Stock Exchange. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le Nasdaq a enregistré sa plus forte perte sur une séance depuis 2022 (-2,77%), tandis que le Dow Jones (+0,59%) a signé un troisième record d'affilée et que le S&P 500 a lâché 1,39%. "On a eu droit à une ascension ininterrompue" depuis plusieurs semaines, "et une pause paraissait adaptée, à ce stade", a commenté Angelo Kourkafas, d'Edward Jones.
"Il y a eu une inquiétude sur les semi-conducteurs, qui ont été sous pression", a détaillé l'analyste, "et cela a accentué le mouvement de rotation" de portefeuilles, qui voient les investisseurs diversifier leurs placements après avoir essentiellement misé sur la tech.
Le secteur des microprocesseurs était à risque après avoir tiré la place new-yorkaise depuis plusieurs mois, au point d'atteindre des valorisations très élevées. Le déclencheur aura été Donald Trump, qui a estimé, dans un entretien au magazine Bloomberg Businessweek, que Taïwan "devrait payer pour être protégé" de la Chine par les États-Unis.
Ces déclarations ont fait trébucher le fabricant taïwanais de microprocesseurs TSMC (-7,98%), coté à New York et pourvoyeur de tous les grands acteurs américains de l'industrie, qui lui sous-traitent une partie de leur production.
Nvidia (-6,62%), Qualcomm (-8,61%), AMD (-10,21%) ou Broadcom (-7,91%) ont ainsi chuté de concert. L'exception aura été Intel (+0,35%), qui produit lui-même une bonne partie de ses puces.
En une journée de Bourse, Nvidia a effacé plus de 200 milliards de capitalisation boursière, soit plus que la valorisation totale de McDonald's ou Disney. Autre victime de ce séisme, Apple (-2,53%), qui est, de très loin, le plus gros client du Taïwanais.
Pour ne rien arranger, l'agence Bloomberg a rapporté que le gouvernement Biden envisageait de renforcer encore les restrictions aux exportations de puces vers la Chine.
Il s'appuierait ainsi sur une loi ancienne qui permet de contrôler les exportations de sociétés basées hors des États-Unis vers des pays tiers, pour peu que celles-ci utilisent des technologies américaines. Dans le collimateur, notamment, l'équipementier néerlandais ASML (-12,74%), coté à Amsterdam mais aussi à New York.
Le Dow Jones a échappé à cette lame de fond, s'appuyant sur des valeurs plus traditionnelles, de McDonald's (+1,45%) au conglomérat industriel 3M (+1,29%), en passant par l'assureur santé UnitedHealth (+4,45%).
Plusieurs secteurs ont aussi bénéficié des anticipations d'une élection de Donald Trump à la présidence américaine, en premier lieu l'énergie. Le promoteur immobilier a martelé, dans l'interview à Bloomberg Businessweek, son intention de soutenir les pétroliers et gaziers pour faire baisser les prix de l'énergie.
ExxonMobil (+1,38%), Chevron (+2,19%) ou le gazier Cheniere (+1,62%) ont capitalisé sur ces propos. Quant aux banques, elles ont gardé l'élan de leurs bons résultats et surfé, elles aussi, sur la ligne de Donald Trump, décidé à déréguler l'économie.
Ailleurs à la cote, la compagnie aérienne à bas coûts Spirit Airlines souffrait (-10,76%) après un avertissement sur résultats, mardi 16 juillet après Bourse. Le groupe prévoit désormais au deuxième trimestre un chiffre d'affaires moins élevé qu'annoncé.
La holding de prêt-à-porter VF Corporation s'est envolée (+13,67%) après l'annonce de la cession de la marque de streetwear Supreme au numéro un mondial de l'optique, EssilorLuxottica, pour 1,5 milliard d’USD.
Le laboratoire Eli Lilly s'est affaissé (-3,82%) après la publication, par Genentech, filiale de son concurrent suisse Roche, de résultats jugés encourageants concernant un traitement anti-obésité comparable au Zepbound (Eli Lilly) ou à Wegovy (Novo Nordisk).
Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à 10 ans est resté inchangé, à 4,15%.
AFP/VNA/CVN