Avec son accord avec banques et créanciers, Atos sécurise son plan de restructuration

Nouvelle étape vers la sortie de crise : le groupe informatique français Atos, pilier technologique des JO-2024, a annoncé lundi 15 juillet un accord avec un groupe de banques et créanciers obligataires pour sécuriser le financement de son plan de restructuration, d'un montant de 1,675 milliard d'euros.

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Le groupe informatique français Atos, pilier technologique des JO-2024, a annoncé lundi 15 juillet un accord avec un groupe de banques et de créanciers pour sécuriser le financement de son plan de restructuration.
Photo : AFP/VNA/CVN

Avec cet accord, "l'objectif est d'ouvrir une procédure de sauvegarde accélérée au cours de la semaine du 22 juillet afin d'obtenir l'approbation du tribunal (de commerce, NDLR) et de mettre en œuvre le plan de restructuration financière", a indiqué l'entreprise dans un communiqué.

Cette annonce renforce l'espoir d'une issue positive pour le groupe, comptant plus de 90.000 salariés dans 69 pays, plongé ces derniers mois dans un feuilleton financier aux multiples rebondissements.

Plombé par une dette brute colossale de 4,8 milliards d'euros, Atos, dont l'action a chuté bien en dessous d'un euro, a enclenché en février une procédure de restructuration et se trouve depuis ballotté au gré des offres de reprise.

À la Bourse de Paris, l'action Atos a bondi de 19,22% lundi 15 juillet à 1,28 euro alors qu'elle était tombée jusqu'à 0,65 euro la semaine passée.

Après le retrait fin juin du consortium mené par Onepoint, premier actionnaire d'Atos, initialement choisi pour mener à bien sa reprise, les créanciers et les banques se sont entendus pour reprendre et sauver eux-mêmes l'entreprise.

L'accord comprend notamment une augmentation de capital de 233 millions d'euros, un apport de 1,675 milliard d'euros et une réduction de la dette d'environ 3 milliards d'euros.

"Les opérations de restructuration seront ensuite mises en œuvre au cours du second semestre 2024 en vue d'une réalisation effective d'ici la fin de l'année 2024 ou au cours du premier trimestre 2025", répète le groupe.

Banques et détenteurs d'obligations deviendront alors les actionnaires majoritaires : ils détiendront jusqu'à 99,9% du capital. L'augmentation de capital est toutefois ouverte aux actionnaires actuels qui ne souhaiteraient pas voir leur participation diluée et pourraient, s'ils contribuent, s'assurer au maximum 25,9% du capital.

Gouvernance

Concernant la future gouvernance, il y aura une "période de transition" jusqu'à la réalisation de la restructuration financière.

Atos est l'un des piliers technologiques des Jeux de Paris qui débutent le 26 juillet, chargé notamment de la gestion des accréditations, de la diffusion instantanée des résultats ou encore de la cybersécurité.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les banques et les porteurs d'obligations "n'entendent pas agir de concert", en conséquence, la société restera "non contrôlée", a précisé Atos.

Le conseil d'administration restera composé d'une majorité d'administrateurs indépendants et "certains créanciers auront le droit de proposer la nomination de membres et/ou de censeurs" après la restructuration, a ajouté le groupe français.

Partenaire informatique mondial du Comité international olympique (CIO) depuis 2002, Atos est l'un des piliers technologiques des Jeux de Paris qui débutent le 26 juillet, chargé notamment de la gestion des accréditations, de la diffusion instantanée des résultats ou encore de la cybersécurité.

"Nous sommes prêts pour les Jeux olympiques. Nous avons déjà passé toutes les étapes de tests. Nous sommes mobilisés pour s'assurer que ces Jeux soient un succès, comme toutes les autres éditions que nous avons gérées", a déclaré Paul Saleh, directeur général d'Atos, lors d'une conférence téléphonique lundi 15 juillet.

L'avenir du groupe revêt également une forte dimension politique liée à ses activités stratégiques dans le domaine de la défense (équipement de l'armée ou supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire française).

Atos a annoncé fin juin avoir "finalisé" la négociation avec l'État français "d'une convention visant à protéger les intérêts de souveraineté" de ce dernier. En clair, il s'agit d'éviter que ces activités tombent entre les mains d'acteurs étrangers.

Mi-juin, l'État a fait une offre de 700 millions d'euros pour acheter les activités de l'entreprise jugées stratégiques et sensibles, dont les supercalculateurs, les contrats avec l'armée française et les produits de cybersécurité.

AFP/VNA/CVN



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