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Vo Thi My Linh est née à Huê (province de Thua Thiên-Huê, Centre) et vit dans la province de Binh Phuoc (Sud). En juin 2013, elle décide de partir pour un long voyage en Inde, puis pose ses valises au Népal, où elle est devenue enseignante volontaire.
My Linh avec des enfants népalais. |
«Comme beaucoup de Vietnamiennes, j’ai peur de nombreuses choses. Mais, ma plus grande peur était de ne pas connaître ce qui se passait en-dehors du Vietnam. C’est pourquoi, dès l’enfance, je rêvais d’étudier à l’étranger et de voyager», confie Linh.
Le premier objectif de My Linh en voyageant, était de parler anglais. En Inde, elle a donc partagé un appartement avec une Indonésienne et une Indienne pour renforcer son anglais.
Là, elle a également suivi des cours de grammaire anglaise dans un institut international. Tout cela lui a permis de maîtriser parfaitement la langue de Shakespeare. Pendant son séjour, elle a également beaucoup appris sur la culture et le quotidien des Indiens.
Des rêves de découverte
My Linh a appris à être indépendante et débrouillarde très jeune. Pour préparer son corps à ses futures randonnées népalaises, My Linh va marcher tous les jours en Inde 12 km pendant trois mois. Elle raconte : «Cette préparation physique m’a aidée pendant la tempête de neige».
Son sac de 8 kg sur le dos, elle a crapahuté dans les montagnes népalaises pendant dix jours consécutifs. «Le 14 octobre dernier, il devait y avoir environ 200 trekkeurs comme moi à monter le col de Thorung La, qui culmine à 5.416 m. La tempête a coûté la vie à au moins 40 personnes. Beaucoup de ces randonneurs restent toujours introuvables».
Le jour où tout a basculé
Selon My Linh, 200 personnes (randonneurs, guides…) étaient lancées dans l’ascension. Le 13 octobre au soir, la neige commence à tomber. À 05h00, le 14 octobre, les randonneurs décident de continuer leur marche. Trois heures plus tard, la neige s’abat fortement, s’en suit rapidement une tempête.
Cette catastrophe au Népal a coûté la vie à au moins 40 personnes. |
Les randonneurs poursuivent leur route et s’arrêtent vers 11h00 dans une Tea House (maison de thé), au col de Thorung La. Une cinquantaine d’entre eux décident d’y rester en attendant la fin de la tempête. En deux heures, la situation s’aggrave. Les trekkeurs cherchent rapidement une motoneige ou un hélicoptère pour se mettre hors de danger. À 15h00, un randonneur habitué du lieu arrive dans la Tea House et propose aux personnes présentes de le suivre au village de Muktinath, situé au pied de la montagne. Selon lui, les chances de survie dans la Tea House sont moindres. Résultat : environ 30 personnes décident de se rendre à Muktinath. My Linh et 19 autres randonneurs décident de ne pas bouger. L’étudiante se souvient : «À ce moment, j’ai pensé que si je descendais la montagne, la mort me frapperait. En restant dans la +Tea House+, je pouvais survivre trois jours».
Selon My Linh, le soir du 14 octobre, un des trois sherpas (personne en charge des bagages pour les randonnées dans l’Himalaya) est pris d’une forte fièvre. Linh lui vient alors en aide, lui donne son duvet et la nourriture qu’il lui reste.
Le lendemain, une fois la tempête passée, les randonneurs et My Linh quittent la Tea House et commencent leur descente. Sur le chemin, ils croisent des corps recouverts par la neige. Ils réussissent néanmoins à sauver quelques personnes. «Je ne me souviens plus combien de cadavres j’ai pu voir. C’était terrible». Selon l’amie de My Linh, la moitié des personnes qui avaient décidé de quitter la Tea House la veille étaient morts. Quant à elle, elle est tombée dans un gouffre, mais a réussi à survivre grâce à son sac de couchage.
Pour l’heure, My Linh écrit son journal intime et sera de retour au Vietnam en décembre prochain. La jeune fille a un nouveau projet : ouvrir des circuits de randonnée en montagne à bas prix pour les jeunes Vietnamiens.
Quê Anh/CVN