>>Une grande cérémonie à Hanoï
>>MECA : plusieurs accords de coopération signés
>>Faire des affaires entre francophones
Comment évaluez-vous la première Mission économique et commerciale de la Francophonie en Asie (MECA), conduite par la secrétaire générale Louise Mushikiwabo, qui vient d’achever ses activités au Vietnam ?
D’abord, il faudrait reconnaître que l’accueil et l’organisation des activités de cette Mission dans un contexte sanitaire mondial encore très fragile ont été un très grand défi. Et je peux dire que le Vietnam et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont réussi ensemble ce pari, avec l’arrivée d’une centaine d’acteurs économiques internationaux de 24 pays et gouvernements francophones, la participation de quelque 400 entreprises locales ainsi que la diversification et l’efficacité des activités tenues.
Des entreprises vietnamiennes ont eu l’occasion de rencontrer et discuter directement avec leurs partenaires francophones des opportunités de coopération dans les domaines de l’agro-industrie, des énergies renouvelables, ainsi que des produits et services numériques, afin de diversifier leurs marchés à l’import-export.
Différents accords de coopération ont été conclus sur place à cette occasion, d’autres discutés en vue d’une signature ultérieure, à quoi s’ajoutent des commandes passées, de nouvelles pistes de partenariat explorées… Les produits et services qui font l’objet de coopérations sont nombreux, dont le riz, le café, le thé, le coton, la noix de cajou, l’enseignement à distance. Donc, cette Mission francophone, la première du genre, a été un grand succès. Elle donne la preuve qu’une francophonie économique réelle est possible, confirme la ferme volonté et le fort engagement du Vietnam pour faire avancer la francophonie économique, au service des intérêts communs de ses membres.
À long terme, nous sommes convaincus qu’à travers ces Missions économiques et commerciales de la Francophonie, des coopérations entre nos acteurs économiques deviendront naturels et contribueront à leur tour au renforcement des relations entre les pays et gouvernements membres.
La première MECA a été un grand succès en donnant la preuve qu’une francophonie économique réelle est possible. |
Quelles sont vos estimations à propos des influences positives de cette mission sur la coopération économique entre le Vietnam, plus largement l’Asie-Pacifique, et les États membres de la Francophonie d’autres continents ?
À mon avis, cette Mission leur a donné une forte impulsion. Fort de sa stabilité sociopolitique, de son marché de près de 100 millions d’habitants, de sa croissance élevée depuis des décennies, de son environnement d’affaires et d’investissement de plus en plus attirant…, le Vietnam est considéré comme un partenaire plein de potentiel et fiable par les autres pays francophones.
L’Asie-Pacifique est perçue comme une région au développement économique très dynamique, à présent mais aussi à l’avenir. Les autres pays francophones, eux aussi, sont des marchés très intéressants. Certains sont dotés de technologies avancées, d’autres riches en matières premières, d’autres encore ont besoin du transfert de technologies dans l’agro-industrie... Les demandes des uns et des autres peuvent tout à fait se rencontrer. C’est ainsi que je suis convaincue des nouvelles perspectives de coopération économique entre le Vietnam, plus largement l’Asie-Pacifique, et les autres États membres de la Francophonie d’autres continents.
Cette année marque les 25 ans depuis le VIIe Sommet de la Francophonie (novembre 1997) organisé à Hanoï. Pourriez-vous nous préciser les activités organisées par le ministère des Affaires étrangères pour célébrer ce jalon important ?
Le VIIe Sommet de la Francophonie en 1997 avait une importance primordiale à l’époque, c’était le premier grand événement multilatéral que le Vietnam accueillait depuis le Dôi moi (Renouveau) en 1986. Pour la Francophonie, ce sommet marquait un jalon dans son développement institutionnel avec l'adoption de la Charte de la Francophonie et l'élection de son premier Secrétaire général.
Au regard de ces significations importantes, le ministère des Affaires étrangères a organisé le 25 mars, avec l’appui de l’OIF et du GADIF, la cérémonie de célébration de la Journée internationale de la Francophonie (20 mars), et en même temps du 25e anniversaire du VIIe Sommet de la Francophonie de Hanoï au Centre de conférences internationales - lieu où s’est déroulé ce sommet historique. Cette célébration a été présidée par le ministre des Affaires étrangères Bùi Thanh Son et honorée de la présence de la secrétaire générale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, qui était en visite officielle au Vietnam et conduisait la Mission économique et commerciale de la Francophone au Vietnam.
Une exposition de photos sur le Sommet de Hanoï en 1997 a été organisée en marge de cette cérémonie pour présenter aux invités les moments clés de cet événement historique.
La Salle du VIIe Sommet de la Francophonie à l’Académie diplomatique du Vietnam a été également inaugurée le 25 mars en présence de la secrétaire générale de la Francophonie. Ce magnifique lieu, qui sera dédié aux rencontres et aux échanges entre francophones et francophiles à Hanoï, est le fruit d’une coopération entre l’Académie et l’OIF ainsi que d’autres membres du GADIF.
Nous continuons de travailler avec les acteurs vietnamiens et francophones pour prévoir ensemble d’autres activités tout au long de cette année pour célébrer cette date anniversaire.
Vue partielle du Forum économique de haut niveau Vietnam - Francophonie, le 24 mars à Hanoï. |
En tant que correspondante nationale du Vietnam auprès de l’OIF, que pensez-vous des relations entre les deux parties ces dernières années ? Vos observations sur les activités de l’organisation dans notre pays ?
Ces dernières années, les liens de coopération entre le Vietnam et l’OIF et la communauté francophone en général n’ont cessé de se progresser tant en largeur qu’en profondeur. D’abord, les visites de haut niveau ont été effectuées par les deux parties. Le Vietnam a accueilli plusieurs visites de secrétaires généraux ou d’autres dirigeants de haut niveau de la Francophonie.
En novembre 2021, pour la première fois, le Premier ministre vietnamien Pham Minh Chinh s’est rendu au siège de l’OIF à Paris et a échangé avec la secrétaire générale Louise Mushikiwabo sur le futur des relations de partenariat entre le pays et la Francophonie ainsi que le rôle du Vietnam dans le renforcement de la coopération multilatérale francophone. Ensuite, l’OIF a confié au Vietnam des fonctions importantes au sein de ses instances, dont la vice-présidence de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), la présidence de la Commission économique du Conseil permanent de la Francophonie (CPF)...
Le succès de la Mission économique et commerciale de la Francophonie au Vietnam ouvre de belles perspectives de coopération entre les acteurs économiques vietnamiens et leurs partenaires francophones. Enfin, en ce qui concerne les activités de l’OIF au Vietnam, nous sommes ravis qu’elles se développent de manière de plus en plus concrète et diversifiée, que ce soit en matière linguistique, culturelle, éducative ou économique. Cela permet de favoriser les échanges culturels, la compréhension mutuelle, de promouvoir les valeurs communes de paix, de solidarité et de diversité, contribuant au développement du pays.
Tous ces résultats encourageants ont été rendus possibles grâce à la grande détermination et aux efforts conjoints du Vietnam et de l’OIF ainsi que des autres institutions, partenaires et acteurs francophones. Nous espérons continuer de recevoir le soutien de nos amis francophones à l’élargissement et à l’approfondissement des bonnes relations de coopération entre le Vietnam et la Francophonie, ainsi qu’avec les autres pays membres.