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Khanh Thuong et son compagnon australien.

Photo : CTV/CVN

Nguyên Thi Khanh Thuong a créé son association «Free Hugs Group-FHG» en 2006 et a mené sa première opération «free hugs» à l’école pour non-voyants Nguyên Dinh Chiêu de Hanoi. «Nous leur avons offert des cadeaux et les avons embrassés comme d’anciens amis, des parents ou des enfants qu’on a pas vus depuis longtemps», raconte t-elle.

Depuis, elle a continué sur la même voie. En 2008, l’association a offert des cadeaux à de jeunes patients de l’hôpital K et à ceux du service central de pédiatrie. De même, elle a également rendu visite aux enfants du centre de protection sociale Thuy An à Ba Vi (Hanoi).

Mais son action ne s’est pas arrêtée là. Selon Thuong, le téléphone portable, l’email et les équipements électroniques sont devenus des outils d’échanges incontournables. Mais aujourd’hui, si le nombre d’habitants qui utilisent Internet en ville est conséquent, la done n’est pas la même dans les campagnes. C’est pourquoi FHG a fondé un club. Objectif : revenir aux lettres, pour communiquer autrement. Elle a ajouté : «Les aides financières ne sont toujours pas suffisantes. Les personnes du centre de protection sociale ont besoin de se sentir épaulés. Nos volontaires leur écrivent donc souvent des lettres pour les encourager, par système de parrainage».

Face à l’épreuve de la maladie

Khanh Thuong est surnommée «Celle qui enflamme les cœurs».

Lorsqu’elle est partie faire ses études de Master en Australie, Khanh Thuong a continué ses activités associatives, en mettant en œuvre ses projets à distance. Rentrée au Vietnam, elle est ensuite devenue professeur de journalisme à l’Université des sciences sociales et humaines de Hanoi. Entre deux, elle a rencontré un Australien. Mais en septembre 2012, à 31 ans, le lendemain de ses fiançailles, elle découvre qu’elle est atteinte d’un cancer du sein. Elle continue tout de même à travailler, et dit au revoir à ses élèves quelques jours avant son départ pour l’Australie, pour se faire opérer.

Bien que l’opération ait réussie, la maladie s’est propagée dans les os. Son temps est donc compté. «Je continue d’avancer même si je ne sais pas où, ni jusqu’à quand», indique Thuong.

Khanh Thuong porte dans ses bras un enfant du Centre de protection sociale Thuy An, à Ba Vi (Hanoi).

Les membres de FHG et les proches de Thuong sont très affectés, et ont laissé de nombreux messages d’encouragement sur sa page Facebook. Nguyên Thuy Duong, une de ses élèves, a écrit : «Je n’ai pas participé à beaucoup de vos cours, mais j’aime votre manière d’enseigner, c’est vivant. Je n’arrive pas à croire que vous êtes malade. Remettez-vous !». Une autre étudiante : «Je vous aime beaucoup. Vous êtes courageuse et je crois que vous surmonterez toutes vos difficultés. Je vous souhaite le meilleur».

Pour sa part, Khanh Thuong retient une citation de Steve Jobs, patron d’Apple : «Personne ne veut mourir. Même ceux qui veulent aller au Paradis ne veulent pas mourir pour y aller. Et pourtant, la mort est notre destination finale à tous. Personne n'y a jamais échappé. Et c'est ainsi que les choses doivent être, car la Mort est probablement la meilleure invention de la vie. C'est l'agent du changement de la vie».

Khanh Thuong lutte contre la maladie. Elle souhaite continuer ses projets caritatifs, enseigner, et se marier avec son compagnon, toujours à ses côtés en dépit de l’épreuve. Mais le cancer est maintenant dans son ossature, et elle doit subir deux injections par mois, à raison de 3.000 dollars mensuels, sans compter les autres frais sanitaires.

Hà Minh/CVN