Nguyên Quang Diêu est né en 1974 dans une famille de chercheurs scientifiques. Son père était lui-même professeur de mathématiques à l’École normale supérieure de Hanoi. Tout petit déjà, il baignait dans ce monde particulier que sont les maths, avec la possibilité de les apprivoiser.
«Quand j’étais petit, les chiffres et les opérations mathématiques m’apparaissaient comme une sorte de force occulte. Cela m’attirait. Mais cette science est véritablement devenue ma passion lorsque j’ai poussé les portes de l’université», raconte-t-il.
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| En pleine séance de cours à l’École normale supérieure de Hanoi. |
Un parcours brillant à Toulouse 3
Nguyên Quang Diêu commence à faire de la recherche en mathématiques quand il devient étudiant en dernière année de l’Université de Hanoi (aujourd’hui Université des sciences naturelles, relevant de l’Université nationale de Hanoi). Il obtient ensuite une bourse pour faire une thèse de doctorat à l’Université de Toulouse 3 (France), sous la direction des professeurs Dô Duc Thai (École normale supérieure de Hanoi) et Pascal Thomas (Université de Toulouse 3). «Pour moi, c’était une opportunité inouïe, car à ce moment-là (en 1997), obtenir une bourse d’études à l’étranger pendant trois ans était tout sauf simple», confie-t-il.
En juin 2000 à Toulouse 3, il termine ses études en France, défendant avec succès sa thèse sur l’Analyse mathématique. De retour au Vietnam, Nguyên Quang Diêu enseigne pendant cinq ans à l’Université normale supérieure de Hanoi et continue de mener ses travaux de recherches et autres stages à l’étranger. En novembre 2006, toujours à Toulouse 3 avec laquelle il a conservé des liens étroits, il obtient la HDR (Habilitation à diriger les recherches), un diplôme national de l’enseignement supérieur français que l’on peut décrocher après un doctorat et lequel permet de prétendre à un poste de professeur à l’université, d’être directeur de thèse ou d’être choisi comme rapporteur de thèse.
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| Outre l’enseignement, il poursuit ses recherches en mathématiques. |
Fin 2007, il rentre à nouveau au Vietnam et travaille en qualité de professeur agrégé à l’École normale supérieure de Hanoi. L’année 2011 reste pour lui très spéciale. En effet, il se voit attribuer coup sur coup le titre de professeur à l’âge de 37 ans (devenant ainsi le plus jeune à se voir décerner ce titre parmi les 34 enseignants d’universités récompensés cette année-là), puis est nommé vice-doyen de la discipline Théorie des Fonctions du Département mathématiques-informatique de cet établissement.
Contributions
Depuis ses débuts, Nguyên Quang Diêu a publié 35 articles scientifiques, dont une trentaine parus dans des revues internationales spécialisées dans sa discipline. Il se concentre principalement sur les activités d’enseignement et de recherches dans le pays. Mais, dans l’optique de perfectionner ses connaissances en mathématiques, il accepte les sollicitations de plusieurs universités et instituts à l’étranger qui l’invitent à travailler comme collaborateur et professeur sur de courtes périodes, durant lesquelles il présente régulièrement ses travaux. De septembre 2007 à août 2008, il officie en qualité de collaborateur scientifique à l’Université nationale de Séoul et à l’Université nationale de Chonnam, en République de Corée.
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| Avec sa famille. |
En ce moment, il est en mission à l’Institut Max Planck, en Allemagne, mais fera un crochet par le Vietnam pour ce Têt traditionnel. Interrogé sur l’avenir des mathématiques dans notre pays, il confie que son plus grand rêve est d’établir un groupe de chercheurs vietnamiens dans ce domaine connu et reconnu internationalement. «Ces dernières années, le gouvernement a investi considérablement dans les mathématiques, avec par exemple la création de l’Institut national des mathématiques ou le financement du Fonds national de recherches fondamentales (NAFOSTED). Ces actions incitent beaucoup les jeunes comme moi à se lancer dans des études scientifiques», conclue-t-il.
Linh Thao/CVN