L’écrivain Dang Vuong Hung reçoit chaque jour des centaines de lettres pour sa collection. |
Fin mai 2012, à Hô Chi Minh-Ville, s’est déroulé un événement culturel d’une ampleur inégalée : le rendez-vous des recordmen vietnamiens. Le Comité d’organisation en a profité pour rendre publique une cinquantaine de nouveaux records nationaux. Se sont cotoyés durant cet événement des recordmen bien sûr, mais aussi des leaders politiques, des responsables d’organisations de records de l’Asie, de Thaïlande, du Cambodge, du Laos…
Parmi ces nouveaux recordmen a figuré Dang Vuong Hung, membre de l’Association des écrivains vietnamiens, aussi sous-colonel de la Police, pour un record d’une valeur culturelle et humaniste : «Recordman des lettres et journaux intimes du temps de la guerre».
Un cadeau pour la Patrie
Il y a huit ans, à l’occasion du 60e anniversaire des Forces armées populaires du Vietnam (le 22 décembre 2004), l’écrivain Dang Vuong Hung a lancé une campagne nationale de collecte de lettres et journaux intimes écrits pendant la guerre. Avec comme objectif de les compiler dans un recueil intitulé Lettres et journaux intimes du temps de la guerre. «C’est le fruit d’un travail collectif, un cadeau dédié à la Patrie en l’honneur de la 30e Journée de la libération du Sud du Vietnam, le 30 avril 2005», a-t-il expliqué.
L’appel de Dang Vuong Hung, chef de la rédaction des livres littéraires des Éditions de la police, a reçu un large écho dans le pays. Chaque jour, il a reçu des centaines de lettres et de colis envoyés de partout. «J’ai lu des dizaines de milliers de lettres et journaux intimes. Nous avons travaillé constamment et en avons publié jusqu’ici une centaine de livres. Mais ce n’est pas fini. Notre travail se poursuit et se poursuivra», s’enorgueillit l’écrivain.
Dang Vuong Hung (gauche) reçoit le certificat «Recordman des lettres et journaux intimes du temps de la guerre» |
Une vingtaine d’œuvres
Nombreux sont les livres ayant réussi à se tailler une réputation nationale, tels que : Nhung la thu thoi chiên (Lettres du temps de la guerre, deux tomes), Tài hoa ra trân (Le talent partant pour le front, journal du soldat mort pour la Patrie Hoang Thuong Lân), Tro vê trong giâc mo (Le retour en rêve, journal du soldat mort pour la Patrie Trân Minh Tiên), Nhât ki Vu Xuân (Le journal intime de Vu Xuân), Sông dê yêu thuong và dâng hiên (Vivre pour aimer et offrir, recueil de lettres du soldat mort pour la Patrie Hoàng Kim Giao), Troi xanh không biên gioi (Le Ciel bleu sans frontière, journal du blessé de guerre Dans Sy Ngoc), Tây tiên viên chinh (L’expédition vers l’Ouest, journal du soldat mort pour la Patrie Trân Duy Chiên), Gui lai mai sau (Pour l’avenir, journal du soldat mort pour la Patrie Nguyên Hai Truong)…
Les deux plus connus sont Mai mai tuôi hai muoi (Vivre à jamais l’âge de vingt ans, journal du soldat mort pour la Patrie Nguyên Van Thac) et Nhât ki Dang Thuy Trâm (Le journal intime de Dang Thuy Trâm). Deux chefs d’œuvres, n’ayons pas peur des mots, qui «sont parvenus grâce à leur valeur idéologique et à leur humanisme à agir sur la vie socio-politique du pays».
Fin 2005, l’écrivain Dang Vuong Hung a reçu du ministre de la Culture et de l’Information un satisfecit pour la collecte, la rédaction et la publication de l’ouvrage Vivre à jamais l’âge de vingt ans. Ces dernières années, en dépit de difficultés pécuniaires, il a poursuivi son projet. Et d’avoir désormais à son actif une vingtaine d’œuvres de «littérature documentaire».
De 2008 à 2010, à l’initiative de Dang Vuong Hung, la campagne nationale «Collecte d’objets souvenirs de la résistance nationale» a été menée, sous les auspices du Département politique général des Forces armées, de l’Association nationale des vétérans de guerre et de l’Union de la jeunesse communiste de Hô Chi Minh. Pour récompenser Dang Vuong Hung de son dévouement et des résultats de cette campagne, le ministre de la Défense nationale lui a aussi décerné un satisfecit.
Presque quarante ans se sont écoulés depuis la fin de la guerre. Bien des exploits enfouis sous les scories du temps ont fait leur réapparition grâce aux efforts inlassables de personnes comme Dang Vuong Hung, soucieuses de valoriser le sacrifice des millions de jeunes Vietnamiens.
Nghia Dàn/CVN