Pour Lê Thai Son, la flûte ce n’est pas du pipeau

Amateur de flûte depuis l’enfance, Lê Thai Son souhaite transmettre sa passion aux jeunes vietnamiens et contribuer à la conservation et au développement des instruments de musique traditionnels. Il a pour cela ouvert un club à Hanoi.

La classe de Lê Thai Son attire des apprenants de tous âges.

Né en 1949 au village de Thanh Oai (Hanoi), Lê Thai Son a été séduit par les airs mélancoliques de la flûte dès son plus jeune âge. En plus de vouloir en jouer parfaitement, il a aussi cherché à en créer de ses mains. Une passion si forte qu’il a étudié cet instrument à la Faculté de la culture populaire de l’École de la culture et des arts de Hanoi, d’où il est sorti en 1970. Les sons de la flûte et du kèn H’Mông ont ensuite accompagné ses cinq premières années de travail au poste de chargé des affaires culturelles de la province de Son la (Nord-Ouest).

Puis, il a travaillé au Centre culturel de Hà Tây. Il n’a eu de cesse de chercher à améliorer les instruments de musique en bambou. Parallèlement, sa passion pour l’enseignement et la promotion de ces instruments n’a fait que grandir.En 1982, il a obtenu une licence de la Faculté de gestion culturelle et artistique de l’Université de la culture de Hanoi.

Classes gratuites

Soucieux du manque d’intérêt des jeunes pour les instruments traditionnels, il a ouvert en 1991 une classe de flûte au Centre de la culture de Hà Tây (Hanoi).

La jeune Pham Quynh Anh joue à la flûte traversière.

D’après M. Son : «Un ou deux mois sont suffisants pour acquérir les bases de la flûte. Mais de 8 à 15 années sont nécessaires pour atteindre le sommet de son art, selon les capacités et la détermination de chacun». Plusieurs de ses élèves sont devenus des artistes réputés au Vietnam et à l’étranger comme Nguyên Thi Trang, Bùi Công Thom, Bùi Công Thuyên, Nguyên Xuân Chung.

Même à la retraite, Lê Thai Son maintient ses classes gratuites, ainsi que sa participation au club de flûte du Vietnam.

Dans sa classe, les apprenants ont de 7 à 77 ans. Certains y vont par passion, d’autres par simple loisir, certains même pour leur santé ! Les époux Dang Tùng Lâm, âgés de plus de 70 ans, font une dizaine de kilomètres à moto chaque dimanche pour assister à la classe. «Jouer de la flûte m’aide à me détendre mais aussi m’apporte la joie de vivre», a confié M. Lâm.

Pham Quynh Anh, 7 ans, est la benjamine du groupe : «Je suis la classe depuis trois mois. Maintenant, je peux jouer à la flûte et au xylophone t’rung les chansons +Ruoc dèn ông sao+ (Cortège de la lampe étoilée), +Đôi kèn tí hon+ (Un tout petit groupe de kèn), +Đêm qua em mo gap Bác Hô+ (Hier soir, j’ai rêvé que je rencontrais l’Oncle Hô)».

Fabriquer des instruments traditionnels

En plus de jouer des instruments traditionnels, il peut aussi les fabriquer, pas seulement flûtes mais aussi xylophones ou monocordes. Il a choisi les meilleurs bambous pour ses flûtes, qu’il a cherchés dans les montagnes et forêts du Nord-Ouest. Il a ainsi créé une superbe flûte à 10 trous dont il n’est pas peu fier.

Lê Thai Son joue du xylophone p’rông qu’il a créé lui-même.
                                                                                              

Il a aussi inventé un nouvel instrument, le xylophone p’rông, reconnaissable par sa sonorité de piano et sa forme représentant la maison rông du Tây Nguyên. Il a également à son actif un xylophone t’rung à 15 tons, sorte de combinaison entre la musique du Tây Nguyên et celle de l’étranger. Une petite révolution musicale car l’objet est très pratique à transporter ! «Je voudrais présenter davantage d’instruments de musique de bambou aux vietnamiens et étrangers», a-t-il conclu.

Texte et photos : Dang Huong/CVN

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