>>La première Journée d’échange de livres à Hanoï
Nguyên Quang Thach (aux lunettes) et des jeunes du programme «Des livres pour les zones rurales» du Vietnam. |
L’idée de créer des mini-bibliothèques en zones rurales vient de Nguyên Quang Thach. Il a passé 20 ans à étudier la conception de bibliothèques et à en appliquer les modèles. En 2007, Thach a lancé le projet «Des livres pour les zones rurales» dans l’espoir d’apporter des ouvrages et le savoir aux enfants défavorisés. D’abord trois bibliothèques sont nées grâce à une aide financière de ses parents et de généreux donateurs. Et les choses se sont rapidement accélérées.
La longue marche le long du pays
«Seuls les livres peuvent aider les gens à vivre de manière plus humaniste», considère Nguyên Quang Thach. En 2010, il a fondé le Centre d’aide à la connaissance et au développement communautaire (CKACD) et effectué une marche de 1.750 km de Hanoi à Hô Chi Minh-Ville pour appeler les citoyens au don de livres. Depuis, le jeune homme a consacré tout son temps et toute son énergie à la création de 9.000 bibliothèques dans plus de 26 villes à travers le pays.
Son programme sera élargi dans tout le pays d’ici 2020 grâce au soutien du ministère de l’Éducation et de la Formation, de celui de la Culture, des Sports et du Tourisme, ainsi que de millions de Vietnamiens dans et hors du pays. L’ambition de M. Thach est d’atteindre le chiffre de 300.000 mini-bibliothèques en 2017, ce qui devrait profiter à 10 millions d’enfants.
Vivre sa passion coûte que coûte
Thach a travaillé au ministère des Transports et des Communications de 2000 à 2008, puis pendant un an à l’ONG World Vision. Malgré de bons revenus, il a décidé de quitter ces emplois pour se consacrer à sa passion, à savoir apporter des livres dans les campagnes.
Selon lui, c’est pendant son enfance que l’idée a germé, dans un contexte familial marqué par l’amour de l’instruction. Son père a enseigné les mathématiques et l’anglais pendant 20 ans à 300 enfants de son village sans demander de rétribution.
L’ambition de M. Thach est d’atteindre 300.000 mini-bibliothèques en zones rurales dans tout le pays en 2017. |
«Mon grand-père et mon père ont énormément contribué à l’éducation dans leurs communautés et j’ai senti qu’il était de ma responsabilité de faire de même, explique-t-il. Ils avaient d’immenses collections de livres et j’ai grandi dans cette ambiance particulière. Je veux poursuivre le travail de mes ancêtres. Je veux que tous les enfants du Vietnam aient des livres à lire», partage Nguyên Quang Thach sur le site web de l’UNESCO.
«Avant que le programme +Des livres pour les zones rurales+ soit honoré par l’UNESCO, j’avais envoyé des lettres à de nombreuses organisations indiennes en expliquant ses avantages. Je veux que d’autres pays ayant beaucoup de pauvres puissent aussi mettre en œuvre mon réseau de bibliothèques. En Inde, je veux réaliser une marche de New Delhi à Bombay pour appeler les Indiens à construire des bibliothèques pour tous les enfants», ajoute M. Thach.
Il a aussi présenté son programme aux ministères de l’Éducation et de la Culture de l’Indonésie, de la Malaisie, de Singapour et des Philippines.
Il reste 758 millions d’adultes qui ne savent ni lire ni écrire une phrase simple dans le monde, et deux tiers sont des femmes, selon l’Institut de la statistique de l’UNESCO.
Thuy Hà/CVN
Le Prix d’alphabétisation UNESCO du Roi Sejong
Créé en 1989 grâce à la générosité du gouvernement sud-coréen, le Prix d’alphabétisation UNESCO du Roi Sejong distingue chaque année deux lauréats. Il récompense des gouvernements, des institutions gouvernementales et des ONG particulièrement efficaces dans la lutte pour l’alphabétisation. Le prix accorde une attention particulière à la promotion des langues maternelles dans les pays en développement. Chacun des lauréats reçoit un montant de 20.000 dollars des États-Unis, une médaille en argent et un diplôme.