Ayant plus de 24 ans d’expériences, Phan Chi Hiêp, le propriétaire du restaurant An, interrogé sur son pays d’origine, répond en souriant que «les seuls spécialistes du pho, ce sont les Vietnamiens».
Un vendredi matin, les rues de Sydney sont désertes car c’est un jour férié. Ce n’est pas le cas des rues de la banlieue où habitent un grand nombre de Vietnamiens, lesquelles demeurent animées. Le restaurant An, situé près du Bankstown City Plaza, également surnommé Saigon Place, attire un grand nombre de clients qui ne sont pas seulement des Vietnamiens ou des Australiens d’origine asiatique, puisque de nombreuses autres nationalités sont représentées.
Phan Chi Hiêp (centre), patron du restaurant de pho An à Bankstown. |
Photo : CTV/CVN |
Quand il était petit, Hiêp a vécu à Saigon, aujourd’hui Hô Chi Minh-Ville, ce qui explique pourquoi il a décoré son restaurant d’éléments typiquement vietnamiens tels que chapeaux coniques, ao dài et photographies de la campagne vietnamienne... Il raconte qu’il y a trois décennies, alors qu’il travaillait en Nouvelle-Zélande, il vendait déjà du pho. Plus il préparait ce plat, plus il aimait le métier qu’il exerce depuis 24 ans maintenant.
Garder la saveur vietnamienne
Hiêp explique qu’en Australie, il est facile de préparer un pho de «grande qualité» car les os de bœuf sont bon marché et il y a plusieurs variétés de viande de bœuf. Un bol de pho est vendu à 13 dollars australiens, accompagné de sa garniture d’herbes, menthe, basilic asiatique, de germes de soja, de piment, d’un citron, éléments typiques de la saveur du pho de Hô Chi Minh-Ville.
Le restaurant An possède 250 places et emploie 40 personnes dont nombre d’étudiants vietnamiens. Hiêp relève : «Beaucoup de personnes ne savent pas que les familles de ces étudiants sont riches car ils travaillent à temps partiel dans mon restaurant».
Cliente régulière de ce restaurant, Mme Bich, une Australienne d’origine vietnamienne résidant à Banktown depuis 23 ans, raconte qu’à son arrivée dans cette ville, le restaurant était déjà ouvert. Elle y rencontre souvent des Vietnamiens, dont des chanteurs et acteurs connus.
Sur plusieurs sites web, on peut lire les bonnes appréciations des clients de ce restaurant. En 2000, le quotidien Sydney Morning Herald a publié l’avis d’un de ces clients, John Newton : «Bankstown est connu pour deux choses : la ville natale de l’ancien Premier ministre Paul Keating, et le pho vietnamien».
La plupart des restaurants asiatiques de la région proposent divers plats vietnamiens dont l’assiette de riz avec diverses garnitures (le cơm du Sud), des plats à base de vermicelles de riz, du pho..., pour le plaisir de tous clients. Mais pour M. Hiêp, «vendre du pho, cela suffit, car ce n’est qu’en se consacrant pleinement à sa préparation que sa saveur atteint des sommets de finesse et d’originalité».
Hà Minh/CVN