>>Le delta du Mékong veut dynamiser son tourisme
>>Les édifices confucianistes, une ressource touristique à développer
Des touristes visitent une ancienne maison dans le district de Cai Bè, province de Tiên Giang. |
Ces dernières années, grâce à des investissements bien ciblés, les provinces du delta du Mékong ont connu une nette hausse du nombre de touristes. En 2013, la région a accueilli plus de 1,6 million de touristiques étrangers et 9,8 millions de Vietnamiens. Ce secteur a généré 5.141 milliards de dôngs de chiffre d’affaires en 2013, soit 2,7% du total national.
Le tourisme vert, un point fort
Grâce à ses particularités uniques au Vietnam en termes d’us et coutumes, de paysages..., le delta du Mékong attire de plus en plus de touristes. La forme la plus caractéristique du delta du Mékong est le tourisme vert. Balades le long des cours d’eau dans la province de Long An, dans les vergers dans celle de Tiên Giang, découverte des réserves nationales à Dông Thap. La province de Cà Mau, particulièrement, attire les amateurs de grands espaces. Son lacis de 7.000 km d’arroyos, ses innombrables îles et îlots comme Hon Khoai, Hon Chuôi et Hon Da Bac ravissent touristes vietnamiens comme étrangers.
D’une superficie de plus de 370.000 ha, les parcs nationaux de Mui Cà Mau et d’U Minh Ha ont été reconnus le 25 avril 2010 par l’UNESCO Réserves mondiales de biosphère. Des lieux mystérieux, sauvages comme il n’en existe plus guère dans le vaste delta, où agriculture et aquaculture règnent. En 2013, le Parc national de Mui Cà Mau a été reconnu Site Ramsar.
Côté culture, le delta a aussi beaucoup à offrir. Bac Liêu, notamment, est une localité aux riches traditions artistiques et le berceau du don ca tài tu (chant des amateurs), un art vocal interprété lors des fêtes, les mariages, les nuits de pleine lune. Cet art a été reconnu par l’UNESCO patrimoine culturel immatériel. À Cân Tho et Hâu Giang, on vient surtout pour les fameux marchés flottants en gros, points de rencontre de commerçants venus de toute la région. À An Giang, on vient pour le temple Bà Chua Xu. Ce temple dédié à la Déesse locale, Xu, le plus grand du genre dans le Sud du pays, se situe au pied du mont Sam, à Vinh Te, près de Châu Dôc. Les différentes communautés de la région en ont fait un culte multiethnique et considèrent que la Déesse-Mère peut leur apporter des succès professionnels et familiaux, ou exaucer de multiples souhaits.
Selon Doàn Thi Thanh Trà, directrice de communication de la Compagnie générale de tourisme de Saigon (Saigontourist), le tour «Des étrangers participent au Têt traditionnel», lancé chaque année avant le Têt, attire beaucoup de touristes. Il y a aussi à cette période de l’année des tours «Spécial Têt» pour les Vietnamiens. «Les Viêt kiêu (Vietnamiens d’outre-mer, ndlr) et les gens du Nord souhaitent aussi découvrir le Têt au Sud. Des circuits à la journée ou seulement d’une matinée comme +Retour à l’Ouest pour visiter les villages de fleurs+, +Marché aux fleurs+… sont très appréciés des Viêt kiêu», explique Mme Trà.
Autre haut lieu touristique du Sud : Phu Quôc. Belle endormie nichée dans le golfe du Siam, l’île déploie des kilomètres de plages immaculées. Ses opulentes forêts et ses villages de pêcheurs font le bonheur de ceux qui rêvent d’une île nature, sans fard, sans artifice et encore préservée du béton qui a tant défiguré certaines îles d’Asie du Sud Est. Les investissements massifs de ces dernières années ont permis de moderniser le parc hôtelier et les infrastructures touristiques.
Une manne encore peu exploitée
Pour la plupart des experts, aucune autre région du Vietnam ne dispose d’aussi bonnes conditions pour favoriser le tourisme fluvial que le delta du Mékong. Cependant, les potentialités ne sont pas encore bien exploitées. Selon Trân Van Long, directeur général de la Compagnie générale du tourisme Viêt, «le tourisme n’arrive pas vraiment à décoller à Cân Tho, Tiên Giang, Bên Tre et Kiên Giang». Les produits touristiques, combinaison de biens et services, sont trop simples, peu attractifs. Il faut donc innover et ne pas s’endormir sur ses lauriers, selon les experts. Beaucoup de spécialistes pointent aussi du doigt le manque de main-d’œuvre qualifiée.
La forme la plus caractéristique du delta du Mékong est le tourisme vert. |
Photo : Anh Tuân/VNA/CVN |
Doàn Thi Thanh Trà, directrice de communication du voyagiste Saigontourist, fait remarquer que les voyageurs étrangers souhaitent participer à des tours «homestay» (séjour chez l’habitant, ndlr). «Les localités de la région ont certes organisé des tours de ce genre, mais les infrastructures de communication sous-développées influent grandement sur leur qualité», dit-elle.
«Je pense que les voyagistes devraient plus coopérer avec les provinces du delta du Mékong pour créer des produits touristiques originaux et plus diversifiés», considère Pham Ba Phuong, touriste de Hô Chi Minh-Ville. Il propose par exemple de créer des tours pour les jeunes, axés vers la découverte de la nature. Selon lui également, les provinces de Cà Mau ou Kiên Giang devraient proposer plus de services de logement pour que les touristes puissent séjourner plus longtemps.
Revitaliser le parc hôtelier, moderniser les infrastructures de communication et surtout innover dans l’offre pour répondre aux attentes de la nouvelle génération de voyageurs…, autant de pistes qui mériteraient d’être explorées.
Huong Linh/CVN