La fin du Têt marque le début des fêtes printanières. Il en existe pas moins de 8.000 chaque année, dont environ 90% sont des fêtes folkloriques, contre 4% pour les fêtes historiques et 6% pour celles à connotation religieuse. Les localités les mieux pourvues en la matière sont Hanoi, Bac Ninh, Hai Duong, Thái Bình et Phú Tho, toutes dans le Nord.
Après le Têt, en plus de participer à ces fêtes, les Vietnamiens apprécient aussi de faire des excursions, à la journée ou pour quelques jours, histoire de respirer l’atmosphère du printemps. Des plus jeunes aux personnes âgées, chacun a sa manière d’en profiter.
Après le Têt, les Vietnamiens se pressent à la découverte des fêtes traditionnelles. |
Photo : VNA/CVN |
Les seniors dans les lieux sacrés
Mme Suu, 66 ans, habite rue Truong Đinh, dans l’arrondissement de Hoàng Mai. Sa maison est située près d’une pagode et d’un temple. Chaque premier jour du Nouvel An lunaire, toute sa grande famille s’y rend, le matin. «À la pagode, on prie Bouddha, et au temple, le génie tutélaire du village. Nous espérons ainsi que toute la famille bénéficiera de la chance, du bonheur et de la santé au cours de la Nouvelle Année», confie-t-elle.
Mme Suu et ses voisines se rendent dans d’autres lieux sacrés des environs. «Là-bas, j’ai le cœur léger», avoue-t-elle. On va à la pagode ou au temple avec ses proches certes, mais souvent aussi avec ses collègues de travail, ses amis du même club ou de la même association, dans le cadre d’excursions organisées par la structure en question.
On prie afin de demander chance, bonheur et santé pour la nouvelle année. |
Photo : Quôc Khánh/VNA/CVN |
Mme Tuyêt, 75 ans, est depuis cinq ans membre du Club des personnes âgées de l’arrondissement de Hai Bà Trung. «Chaque année, notre club organise des visites de pagodes. C’est l’occasion de nous réunir pour nous souhaiter la bonne année, mais aussi de pouvoir aller à la pagode en début d’année sans demander l’aide de nos enfants», informe-t-elle.
Chaque année, le hameau de Du Ngoai, dans le district suburbain de Đông Anh, organise des «pèlerinages» printaniers pour les villageois. Ils sont orchestrés en général par l’Association des personnes âgées du hameau, en collaboration avec celle des femmes.
L’intérêt de ce type de visite collective est de réduire les frais. Cette année, le hameau prévoit des visites à la pagode de Bái Đính (province de Ninh Bình) et au mont Yên Tu (Quang Ninh), deux hauts lieux spirituels du Nord. «Je trouve que le coût est raisonnable. Parfois, le hameau réussit à mobiliser des soutiens qui couvrent le prix de location de l’autocar. Nous n’avons alors plus qu’à payer 300.000-500.000 dôngs chacun», indique Mme Hai, habitante du hameau. Et d’ajouter : «Après chaque pèlerinage, je me sens comme revigorée. Et, plus important encore, les liens entre les villageois sont resserrés».
Le mont Yên Tu, à Quang Ninh (Nord-Est), attire toujours de nombreux pèlerins. |
Photo : Thê Linh/CVN |
Les jeunes en vadrouille
Pour les jeunes aussi, la visite de pagodes revêt une certaine importance au début de la nouvelle année. Mais, à la différence des personnes âgées, ils apprécient tout particulièrement les virées printanières plus «aventureuses», moins cadrées, avec des amis ou des collègues. Leur leitmotiv : s’amuser !
Thành, employé de la banque HSBC, part chaque année avec ses amis après le Têt. Différentes destinations sont possibles : la pagode des Parfums (chùa Huong), le mont Yên Tu, etc. Ils louent un minibus qu’ils conduisent eux-mêmes. «On voyage en profitant du paysage. Chaque fois qu’un panorama nous intéresse, on s’arrête pour prendre des photos. Le voyage dure quelques jours. Si on se sent fatigué, on s’arrête et on poursuit le lendemain», déclare-t-il.
«Ces excursions printanières ont pour but principal de prendre le large, de découvrir de nouveaux horizons. Mais chaque fois qu’on tombe sur une belle pagode, on la visite. On rigole bien et, en plus, on satisfait les souhaits de certains d’entre nous de prier pour une nouvelle année chanceuse», confie Thành.
Les sorties à la pagode se font entre proches, amis ou collègues de travail. |
Photo : Truong Trân/CVN |
Au début de chaque année, Tùng et son groupe d’amis, qui travaillent tous pour des journaux à Hanoi, effectuent aussi un voyage de routards - «phượt» en vietnamien. Il s’agit d’un type de balade que l’on pourrait traduire en français par «vadrouiller» ou «bourlinguer». Concrètement, il s’agit de préparer soi-même son voyage et de ne compter que sur ses propres moyens pour découvrir de nouveaux endroits. En bref, «phượt» signifie voyager en toute liberté.
«Chaque année, après le Têt, nous organisons une excursion à moto. C’est très pratique, nous pouvons nous rendre dans des lieux reculés, et nous arrêter quand nous le souhaitons», explique Tùng. La bande d’amis a l’intention d’aller cette année à Tuyên Quang et Hà Giang, deux provinces montagneuses du Nord. Sur le chemin, ils visiteront temples et pagodes, avec comme destination finale Lung Cú (Hà Giang), le point le plus septentrional du territoire vietnamien.
Après le Têt, les jeunes aiment partir à la découverte de leur pays à moto. Des voyages toujours “mémorables”. |
Photo : CTV/CVN |
D’après Tùng, «phượt-er» coûte beaucoup moins cher qu’un circuit organisé. L’aspect financier entre en ligne de compte dans le choix d’un voyage de ce type, mais ce n’est pas le seul. «Ces excursions autogérées donnent un grand sentiment de liberté en termes de temps et d’itinéraire, souligne Tùng. En plus, on est confronté à une plus grande variété de situations, pas toujours agréables certes, mais toujours mémorables !».