Ukraine : Ianoukovitch arrive à Sotchi pour rencontrer Poutine

Le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, est arrivé le soir du 6 février à Sotchi, où il doit rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine, après s'être entretenu dans la journée à Kiev avec la diplomate américaine Victoria Nuland.

 

Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch.

Son arrivée dans la station balnéaire russe où s'ouvrent vendredi 7 février les JO d'hiver a été annoncée par une source bien informée qui s'est refusée à indiquer quand M. Ianoukovitch pourrait voir M. Poutine. Ces entretiens "peuvent désormais avoir lieu à n'importe quel moment", a-t-on ajouté.

Au cours de sa rencontre avec Mme Nuland, le président ukrainien s'est dit ouvert au dialogue avec l'opposition et au compromis, pour dénouer la crise.

Alors que son pays est secoué depuis plus de deux mois par un bras de fer interminable avec l'opposition parlementaire et les contestataires occupant le centre de Kiev, M. Ianoukovitch a déclaré qu'il souhaitait procéder "le plus rapidement possible" à une réforme constitutionnelle.

Cette réforme doit toutefois être faite "dans le respect de toutes les procédures", a dit M. Ianoukovitch, selon un communiqué de la présidence.

C'est un point de divergence potentiel avec l'opposition, qui souhaite un retour rapide à la Constitution de 2004 pour réduire les pouvoirs présidentiels, tandis que le chef de l'État voudrait faire rédiger un nouveau texte.

Quatre morts et environ 500 blessés

M. Ianoukovitch a aussi annoncé que "des mesures seraient prises prochainement pour accélérer la remise en liberté" des manifestants arrêtés pendant les récents heurts avec les forces de l'ordre, toujours selon le communiqué. Ces heurts avaient marqué un tournant dans la crise, ayant fait au moins quatre morts et environ 500 blessés.

Arrivée jeudi 6 février dans la capitale ukrainienne, la diplomate a immédiatement rencontré les trois principaux dirigeants de l'opposition, Vitali Klitschko, Arseni Iatseniouk et Oleg Tiagnybok.

Au moment même de l'arrivée de Mme Nuland, le Kremlin a haussé le ton, sommant les États-Unis de cesser de "faire du chantage" à l'égard de l'Ukraine et de financer "les rebelles" dans ce pays.

"L'Occident doit arrêter le chantage et l'intimidation dont l'illustration est la rencontre de Nuland avec les oligarques, les représentants du président et de l'opposition", a déclaré un conseiller du président Vladimir Poutine, Sergueï Glaziev, dans une interview accordée au quotidien Kommersant Ukraine.

"Il semble que les États-Unis misent sur un coup d'État", a ajouté M. Glaziev, affirmant que les Américains dépensent "20 millions de dollars par semaine pour financer l'opposition et les rebelles, y compris pour les armer".

M. Glaziev a aussi dénoncé "une tentative de coup d'État en Ukraine" que le pouvoir doit, d'après lui, combattre par la force pour éviter "le chaos".

AFP/VNA/CVN

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