Les deux Corées négocient la réunion de familles séparées par la guerre

La Corée du Sud et la République populaire démocratique de Corée négociaient mercredi 5 février la reprise des réunions de familles séparées par la guerre, un sujet sensible que ses détracteurs accusent Pyongyang d'utiliser comme monnaie d'échange dans son bras de fer avec Séoul.

Des soldats sud coréens regardent vers la République populaire démocratique de Corée dans le village frontalier de Panmunjom, le 30 septembre 2013.

Des responsables des deux côtés se sont retrouvés mercredi matin 5 février dans le village frontalier de Panmunjom -- où fut signé en 1953 l'armistice mettant fin aux hostilités -- pour fixer la date de ce qui serait la première réunion de familles séparées depuis 2010.

"Nous ferons de notre mieux pour revenir avec de bonnes nouvelles pour les familles séparées", a déclaré à la presse le chef de la délégation sud-coréenne, Lee Duck-Hang, avant son départ pour Panmunjom.

Un accord serait un premier signe d'apaisement entre les deux ennemis qui peinent depuis plusieurs années à trouver le plus petit dénominateur commun pour coopérer et atténuer les tensions. Mais de précédentes tentatives dans le même dossier ont échoué.

En août dernier, des négociations entre la République populaire démocratique de Corée et la Croix-Rouge sud-coréenne s'étaient conclues par un accord.

Des millions de séparés

Des centaines de personnes retenues depuis six décennies de part et d'autre de la frontière se tenaient prêts à se rendre dans la station du mont Kumgang, en territoire nord-coréen, lorsque Pyongyang avait tout annulé au prétexte de "l'hostilité" de Séoul à son égard.

Un revirement de dernière minute n'est pas exclu cette fois-ci non plus, la République populaire démocratique de Corée s'irritant des exercices militaires programmés entre les États-Unis et la Corée du Sud fin février.

Depuis 2000, quelque 17.000 Coréens, de la Corée du Sud ou de la République populaire démocratique de Corée, ont pu serrer dans leurs bras un enfant, une sœur ou un père perdus de vue.

Au total ce sont des millions de Coréens qui se sont retrouvés de chaque côté de la frontière à l'issue de la guerre. La plupart sont morts sans s'être jamais revus.

Environ 71.000 personnes, dont plus de la moitié ont plus de 80 ans, attendent côté sud-coréen de pouvoir revoir leurs proches.

Les réunions de famille ont été interrompues en 2010 après le bombardement par la République populaire démocratique de Corée d'une île sud-coréenne près de leur frontière maritime dont Pyongyang conteste le tracé.

En cas de succès des pourparlers mercredi 5 février à Panmunjom, une réunion n'aurait de toute façon pas lieu avant la fin des manœuvres conjointes américano-sud-coréennes, un délai suffisamment long pour envisager le pire alors que le principe même de ces pourparlers a été âprement négocié des semaines durant.

Mais cette fois, plutôt que d'annuler, la Corée du Nord "pourrait en profiter pour tenter d'obtenir des concessions comme une réduction de voilure des manœuvres ou un assouplissement des sanctions sud-coréennes", estime Yoo Ho-Yeol, professeur à l'université des études nord-coréennes de Séoul.

La République populaire démocratique de Corée fait actuellement pression sur ses antagonistes sud-coréens et américains pour une reprise des négociations à Six (USA, Corées, Russie, Chine et Japon) qui visent à ce qu'elle renonce à son programme nucléaire en échange d'une aide, énergétique notamment.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top