La chancelière allemande place la justice sociale au coeur de son action

La chancelière allemande Angela Merkel a présenté mercredi 29 janvier les projets de son gouvernement, marqués par un souci de justice sociale, défendant notamment une amélioration coûteuse des retraites sévèrement critiquée par les milieux économiques et l’introduction d’un salaire minimum.

La chancelière allemande Angela Merkel au Bundestag à Berlin le 29 janvier.
La chancelière allemande Angela Merkel au Bundestag à Berlin le 29 janvier.

Dans un discours d'une heure aux députés, la chancelière est revenue sur tous les chantiers qui attendent son troisième gouvernement qui associe son parti conservateur avec les sociaux-démocrates depuis mi-décembre.

Le gouvernement Merkel III veut "mettre les gens au coeur de (son) action", a asséné Mme Merkel, énumérant ses projets : réforme des retraites, salaire minimum, double nationalité et refonte de la transition énergétique. S'exprimant assise, en raison d'une blessure au bassin contractée suite à une chute à skis durant ses vacances de Noël, elle a multiplié les références à l'"économie sociale de marché" chère aux Allemands, qui allie liberté d'entreprendre et État-providence fort.

Le conseil des ministres a approuvé un projet de réforme qui abaisse l'âge de la retraite à 63 ans pour les actifs ayant cotisé 45 ans. Mme Merkel revient ainsi partiellement, sous la pression des sociaux-démocrates, sur une grande réforme de son premier gouvernement avec les sociaux-démocrates (2005-2009).

En 2007, c'est une "grande coalition" dirigée par Mme Merkel qui avait décidé le passage de l'âge d'entrée en retraite à 67 ans.

Un souci d'"humanité"

Les mères de famille vont toucher plus de retraite, un sujet cher aux conservateurs. En tout, la réforme coûtera 60 milliards d'euros d'ici 2025, une dépense justifiée par un souci d'"humanité" selon la chancelière. "L'humanité d'une société se manifeste dans sa manière de traiter les plus faibles, les vieux et les malades", a dit Mme Merkel.

La réforme des retraites est pourtant très critiquée en Allemagne par la plupart des médias et les milieux d'affaires. Elle "instaure un déséquilibre en défaveur des jeunes générations" et constitue "une rechute dans les travers de la retraite anticipée", pour le président de la fédération des employeurs BDA, Ingo Kramer.

Réguler le marché du travail

"Chacun doit faire ce qu'il a à faire chez lui", a d'ailleurs répété la chancelière, soulignant une nouvelle fois que seules des réformes de structures peuvent "faire sortir l'Europe de la crise plus forte qu'elle n'y est entrée" et permettre une Europe "plus juste", a-t-elle dit.

Mme Merkel a réaffirmé l'intention du gouvernement d'introduire à partir de 2015 un salaire minimum de 8,50 euros bruts de l'heure, parce qu'"aucune personne ayant un coeur ne peut rejeter l'idée d'un salaire minimum" - même si elle-même n'y a consenti qu'à contre-cœur sous la pression de ses alliés.

Les réformes du marché du travail mises en place par M. Schröder à partir de 2005, un facteur essentiel des succès économiques du pays aujourd'hui, ont conduit à des "abus" que son gouvernement veut corriger, a-t-elle dit, évoquant par exemple des règles plus strictes sur le travail intérimaire.

Après elle, tous les ministres devaient prendre la parole devant les députés d'ici vendredi, au cours de trois séances de débats de politique générale. "Une opération de relation publique" de la nouvelle équipe, notait le quotidien Süddeutsche Zeitung, pour qui "en fait il n'y a rien à débattre", puisque rien ou presque ne doit être effectivement décidé ces jours-ci, et que l'opposition réduite à portion congrue a un temps de parole limité.

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam.

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top