"Au moment où je vous parle, la Misca a pris le contrôle de la ville de Sibut. Le contingent gabonais de la Misca s'est installé à Sibut et se répartit dans la ville. Il est évident que les ex Séléka seront cantonnés, ils vont être désarmés et sécurisés", a déclaré le général Tumenta Chomu à la radio publique centrafricaine.
Ces déclarations ont été faites après qu'on eut appris auprès d'habitants de Sibut que des pourparlers étaient en cours entre Misca et combattants Séléka entrés en force dans la ville en début de semaine. Ces derniers "seront également pris en charge pour leur alimentation, tout comme ceux qui sont cantonnés à Bangui", a ajouté le commandant de la force de l'Union africaine.
La force africaine déployée en Centrafrique a repris pacifiquement aux rebelles de l'ex-Séléka le contrôle de la ville clé de Sibut. |
Appui aérien des forces françaises
À la suite de cette prise de controle de la ville située sur l'axe reliant Bangui au Nord de la Centrafrique, la Misca avait lancé vendredi 31 janvier une opération sur Sibut avec un appui aérien des forces françaises présentes en Centrafrique. Selon les habitants interrogés samedi par l'AFP, les ex rebelles avaient quitté l'une de leurs positions au profit de troupes de la Misca, entrées sans affrontement dans la ville, et s'étaient installés dans la mairie.
"Nous voulons la paix, nous sommes centrafricains. Le passé est le passé. Nous sommes prêts à déposer les armes, mais ça dépend des conditions", avait affirmé de son côté samedi matin le colonel Séléka Abdelkader Djelani, qui fait partie des combattants Séléka de Sibut. La présence des combattants de l'ex-Séléka dans la ville avait inquiété la nouvelle présidente centrafricaine qui tente de remettre son pays sur pied.
Catherine Samba Panza avait accusé vendredi les combattants de Sibut de vouloir la "déstabiliser", dix jours seulement après qu'elle eut succédé à Michel Djotodia. Arrivé au pouvoir à Bangui en mars 2013 à la tête de la Séléka, le président Djotodia avait été forcé à démissionner début janvier pour ne pas avoir pu empêcher son pays de sombrer dans le chaos.
Mme Samba Panza avait également dénoncé les "velléités de sécession" de certains ex-Séléka, malgré les appels à la paix et à la réconciliation du nouveau gouvernement. La Centrafrique est chrétienne à 80% mais compte une minorité musulmane à laquelle appartiennent la plupart des membres de l'ex-Séléka, venus du Nord.