Un point de contrôle tenu par les forces loyalistes en proie aux flammes, le 6 septembre 2014 à la sortie de Marioupol. |
De nombreuses explosions ont retenti en fin de soirée et une épaisse fumée était visible à l'horizon. Un point de contrôle jusqu'ici tenu par les forces loyalistes semblait en proie aux flammes, à la sortie de la ville, selon des journalistes de l'AFP à proximité. Les explosions ont cessé vers 21h00 GMT.
Trois tanks ukrainiens à chenilles se sont rendus à toute allure en direction du point de contrôle, mais ont rapidement fait demi-tour. Des dizaines de voitures de particuliers fuyaient la zone en direction inverse, vers la ville. À Donetsk en revanche, la situation semblait calme, selon l'AFP.
Plus tôt le 6 septembre, les présidents ukrainien Petro Porochenko et russe Vladimir Poutine s'étaient félicités au cours d'un entretien téléphonique que le cessez-le-feu signé le 6 septembre à Minsk était "globalement respecté". Destiné à mettre fin à un conflit de près de cinq mois dans cette région ayant fait, selon l'ONU, 2.600 morts et provoqué le départ d'un demi-million de réfugiés et déplacés, ce cessez-le-feu avait été accueilli avec scepticisme par les Occidentaux qui n'ont pas renoncé dans l'immédiat à de nouvelles sanctions contre la Russie accusée de porter atteinte à la "souveraineté de l'Ukraine".
Le 6 septembre, rebelles et forces gouvernementales s'étaient mutuellement accusés d'avoir violé le cessez-le-feu entré en vigueur le 5 septembre à 15h00 GMT, par des tirs sur leurs positions respectives dans et autour des fiefs rebelles de Donetsk et Lougansk.
Lors d'une conversation téléphonique, MM. Porochenko et Poutine ont joué l'apaisement et "constaté que le régime de cessez-le-feu était globalement respecté. Ils ont discuté de mesures à prendre pour que le cessez-le-feu ait un caractère durable", a indiqué la présidence ukrainienne.
Ce cessez-le-feu constituait un succès pour les insurgés et la Russie, dans la mesure où il semblait entériner la perte pour Kiev de plusieurs villes de l'Est après l'avancée victorieuse ces dernières semaines des rebelles, aidés sur le terrain par des militaires russes, selon les Occidentaux.
Série de sanctions contre la Russie
Les 28 États membres de l'Union européenne se sont mis d'accord le 5 septembre soir pour de nouvelles sanctions contre la Russie, qui seront formellement adoptées le 8 septembre.
Cette série de sanctions comprend des mesures renforcées concernant l'accès aux marchés des capitaux, la défense, les biens à double usage civil et militaire et les technologies sensibles. Les sanctions seront publiées au Journal officiel de l'UE, permettant leur entrée en vigueur, probablement mardi, selon une source diplomatique.
Mais la Russie a averti samedi 6 septembre qu'elle réagirait en cas de nouvelles sanctions économiques, en accusant l'Union européenne de soutenir ainsi "le parti de guerre à Kiev". En outre, l'Otan mène jusqu'au 10 septembre des exercices militaires, dans les pays baltes, en Allemagne et en Pologne, qui doivent indiquer "haut et fort" que l'Alliance est prête à défendre ses pays membres, a déclaré samedi 6 septembre à Riga un haut responsable, le général Hans-Lothar Domrose.
AFP/VNA/CVN