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Les chiffres de ce premier trimestre sont difficilement comparables à ceux de la même période l'an passé, à savoir un bénéfice net d'un peu plus de 1 milliard d’USD.
En mars 2023, UBS avait en effet été obligé de racheter son ancienne rivale sous la pression des autorités suisses pour éviter sa faillite. Le premier trimestre 2023 reflétait donc ses performances en tant qu'entité seule, la fusion ayant été officialisée en juin 2023.
Sur les trois premiers mois de l'année, le chiffres d'affaires d'UBS a augmenté de 46%, à 12,7 milliards d'USD, indique le groupe dans un communiqué, entre autres sous l'impulsion de sa banque d'investissement, le plus grand chantier dans l'intégration de Credit Suisse.
Les revenus de la banque d'investissement ont progressé de 16%, portés par un climat plus favorable sur les marchés et la bonne tenue des introductions en Bourse et fusions et acquisitions.
La banque a poursuivi les réductions de coûts, le cumul depuis la fusion se montant à 5 milliards soit près de 40% de l'objectif de 13 milliards visés pour 2026. D'ici la fin de l'année, le groupe espère encore réaliser 1,5 milliard d’USD d'économies.
De nombreux analystes s'attendaient à ce que les résultats d'UBS reviennent en terrain positif à la lumière des chiffres déjà publiés par les banques américaines. Mais la première banque de Suisse a pulvérisé les prévisions.
Les analystes interrogés par l'agence suisse AWP tablaient en moyenne sur un bénéfice net de 637 millions d’USD, après une perte de 279 millions d’USD au quatrième trimestre et de 785 millions au troisième.
Environ 15 à 25 milliards de liquidités supplémentaires
Les investisseurs attendent des éclaircissements sur l'impact pour la banque du durcissement des règles pour le secteur bancaire qui se profile en Suisse.
La ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter. |
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La fusion des deux plus grandes banques de Suisse a fait émerger un colosse dont la taille par rapport à l'économie helvétique inquiète. Début avril, le Conseil fédéral (gouvernement) a dévoilé un projet visant à durcir les règles, aussi bien concernant les bonus que les capitaux qu'elles doivent mettre de côté pour être capables de faire face une crise sans appeler l’État à la rescousse.
Dans les douze mois suivant le rachat de Credit Suisse, l'action UBS a gagné 59% en Bourse. Mais depuis le mois d'avril, elle est repartie à la baisse plombée par les inquiétudes quant aux montants supplémentaires que la banque va devoir mettre de côté.
Selon les calculs de certains experts, UBS risque de devoir constituer un coussin supplémentaire de 15 à 25 milliards d’USD. Dans un entretien au quotidien Tages-Anzeiger, la ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, avait qualifié de "plausibles" ces montants.
Lors de l'assemblée générale de la banque fin avril, son président, Colm Kelleher, s'est dit "sérieusement préoccupé" par ces capitaux supplémentaires, un "mauvais remède" qui risque surtout de miner la compétitivité d'UBS par rapport à ses concurrents internationaux, selon lui.
"Les investisseurs sont impatients d'entendre l'avis d'UBS sur les nombreuses propositions du Conseil fédéral", a souligné Andreas Vendetti, analyste chez Vontobel, dans une note publiée en amont des résultats. Mais "compte tenu du manque de détails" à ce stade, "il est peu probable qu'UBS soit en mesure de fournir des prévisions précises sur l'impact potentiel", considère-t-il.
AFP/VNA/CVN