>>L’orgue en bamboo de Lê Thai Son
>>Le feu sacré littéraire d’un jeune ingénieur
>>Le gardien de l’écriture démotique vietnamienne
Nguyên Ánh 9 est mort le 14 avril 2016, à l'âge de 76 ans. |
Photo : Archives/CVN |
Le piano, toujours le piano
Né dans une famille riche, Nguyên Dinh Ánh n'a jamais voulu de cette voie toute tracée que sa famille désirait pour lui, celle de fonctionnaire ou d’enseignant. Lui, il aimait l’art. Après des études de piano, il souhaitait plutôt errer en guise d'aventures et décida ainsi de quitter la maison pour se produire dans des bars et des restaurants populaires. Cela dura 7 ans, jusqu’à ce qu’il décide de se marier et de retourner dans sa maison familiale avec sa femme. Il avait besoin de solliciter le pardon de ses parents pour confirmer cette union.
Nguyên Ánh 9 est toujours resté le même homme. Dès sa naissance, il a tout laissé tomber pour suivre la voie du piano, devenant l'auteur de dizaines de chansons juste immortelles. Il a vécu dans le cœur de nombreuses générations de fans.
Jusqu'à ses dernières années, il a insisté pour montrer aux gens qu’il était avant tout un pianiste, et accessoirement un compositeur. Mais la vie est toujours ironique. Les gens préfèreront toujours ses chansons que ses interprétations.
L’empreinte du piano est omniprésente dans les œuvres de Nguyên Ánh 9. Il n’y a qu’à écouter Không (Non), Buồn ơi ta xin chào mi (Tristesse, on te salue!) ou Mùa thu cánh nâu (L’automne des ailes brunes), pour se délecter de ses harmonies subtilement mélangées à la légèreté des mots de ces chansons-là.
La musique de Nguyên Ánh 9 résonne comme un écho au sein de la nature vietnamienne et transcende ses mots et ses paroles.
La musique est humaine qui est celle de Nguyên Ánh 9 est douceur et lyrisme. Les deux se confondent. Son amour pour sa femme a duré près de 50 ans. Leurs enfants racontent qu’ils n’ont jamais élevé la voix lorsqu’ils étaient ensemble. Même lors des dernières années de leur vie commune, ils ont toujours gardé le même mode de vie, se parlant poliment et respectueusement.
Pour lui, Ngoc Hân a été la chance de sa vie. Elle était sa mère, sa sœur, sa femme et sa maîtresse, et il lui a consacré tout son amour. Et elle, elle était la première lectrice de ses nombreuses chansons, et donc la plus exigeante qui soit.
Une icône vénérée
Le musicien Nguyên Ánh 9. |
Photo : thanhnien/CVN |
Il a été durant sa carrière l’accompagnateur de très nombreux chanteurs célèbres, mais aussi de certains qui ont fait leurs premiers pas dans la carrière de chanteur ou de chanteuse. C’est le cas de Khánh Ly. Le trio de musiciens Trinh Công Son, Khánh Ly et Nguyên Dinh Ánh comme accompagnateur avait vraiment une belle allure et a eu un grand succès.
Il a même accompagné Khánh Ly lors de tournées dans plusieurs pays étrangers. Et l’on sait que la chanson Không narre un souvenir avec Khánh Ly.
L’idée lui est venue, lors d’une tournée en France vers 1969-1970, alors que les deux amis se promenaient. Il l’a fredonnée et l’a rapidement essayée. Khánh Ly l'a ensuite encouragé à achever sa chanson qui eût le succès que l’on sait. Khánh Ly est depuis lors devenue une amie chère pour Nguyên Ánh 9.
Khánh Ly racontait que Nguyên Ánh 9 était une personne très sincère. Nul doute que cette sincérité lui a permis d’obtenir l’estime de tous ses collègues pendant toute sa carrière.
Fin mars 2016, quand Nguyên Ánh 9 se battait contre la maladie, de nombreux artistes lui ont rendu visité, notamment du Nord. Pour eux, il restera comme un père, une icône et un modèle.
Minh Thu/CVN