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Ses cochons rapportent à M. Kiên 10 milliards de dôngs par an. |
Photo : VOV/VNA/CVN |
En 1993, à 16 ans, Trân Nhu Kiên a quitté sa province natale de Hà Nam (Nord) pour aller construire son avenir dans la province montagneuse de Son La.
Le jeune homme a essayé différents métiers, dont menuisier et maçon. Après quelques années, avec ses modestes économies, il a acheté un terrain pour se lancer dans la culture du maïs, du manioc et des patates douces.
"Je ne pouvais pas devenir riche avec des petits boulots et ces cultures peu rentables. J’ai donc décidé de pratiquer l’élevage porcin et d’en utiliser les excréments pour fertiliser mes terres. C’est à la fois économique, efficace pour le développement des plantes et bon pour l’environnement", raconte M. Kiên.
En 2008, M. Kiên a hypothéqué ses biens auprès de la banque Agribank pour contracter un prêt de 300 millions de dôngs. Avec ce montant, il a acheté une dizaine de truies et une centaine de cochons. Ce troupeau lui a rapporté un bénéfice de 700 millions de dôngs. Rassuré, M. Kiên a décidé de réinvestir dans cette exploitation, avec 30 nouvelles truies et 500 cochons. Cette deuxième génération a également été un succès, avec un bénéfice de 1,5 milliard de dôngs.
Aujourd’hui, son troupeau compte 1.200 bêtes qui produisent 35-40 tonnes de viande chaque année, l’équivalent de 10 milliards de dôngs de chiffre d’affaires. M. Kiên emploie sept personnes pour s’occuper des cochons.
En 2019, alors que le marché international a été perturbé par la peste porcine africaine, M. Kiên, lui, est sorti vainqueur de cette crise.
"Début 2019, les médias taïwanais ont déclaré avoir détecté le virus de la peste porcine africaine sur un morceau de pain d’un passager en provenance de Hô Chi Minh-Ville. Je pensais que le Vietnam décréterait l’épidémie en moins d’une semaine. Afin d’éviter les pertes, j’ai donc décidé de vendre nos porcs disponibles à un prix très avantageux. Cinq jours après, lorsque l’épidémie a été décrétée au Vietnam, les prix ont dégringolé. À ce moment-là, j’ai arrêté l’exploitation en misant sur la prévention sanitaire pour les truies et les cochons restants", fait-il savoir.
En dehors de l’élevage porcin, M. Kiên investit dans sept hectares de longanes et un hectare de mangues à peau verte. Ces exploitations sont toutes conformes aux normes de bonnes pratiques agricoles vietnamiennes (VietGAP) et lui assurent cette année un revenu de 700 millions de dôngs.
M. Kiên est également fondateur de la coopérative Phuong Nam qui dispose d’un verger d’une centaine d’hectares de vergers et de 2.500 cochons, qui lui apportent un chiffre d’affaires annuels de plus de 15 milliards de dôngs.
"Grâce à la coopérative, nous avons beaucoup gagné en qualité et en productivité. Si avant, nous devions nous débrouiller pour trouver des acheteurs, maintenant, les grossistes viennent directement chez nous", indique Lu Van Duong, un membre de la coopérative.
Généreux, M. Kiên partage ses techniques d’élevage et de culture aux adhérents de l’Association des agriculteurs du hameau. Il dispense aussi des aides financières aux agriculteurs les plus pauvres. Il s’implique aussi activement dans les programmes locaux d’éradication de la pauvreté.
VOV/VNA/CVN