Manifestation anti-gouvernementale à Bangkok, le 8 mai, au lendemain de la destitution de la Première ministre thaïlandaise Yingluck Shinawatra. |
Les manifestants ont commencé à marcher derrière leur meneur Suthep Thaugsuban, vers le siège du gouvernement, inutilisé depuis des mois en raison des manifestations.
"Nous allons reprendre le pouvoir souverain et mettre en place un gouvernement du peuple", a déclaré Suthep au départ de la marche, partie du parc de Bangkok qui sert de camp de base aux manifestants.
Une marche a également été lancée en direction de plusieurs chaînes de télévision.
"Nous allons marché sur toutes les chaînes de télévision. Nous demandons aux habitants d'encercler les véhicules et les QG de la police, afin de les empêcher de faire du mal aux nôtres", a ajouté cet ancien vice-Premier ministre (quand l'opposition était au pouvoir entre 2008 et 2010), connu pour ses déclarations hyperboliques.
Il a ainsi déjà annoncé plusieurs fois le "jour de la victoire".
Des centaines de policiers ont été déployés à travers les rues de Bangkok, alors que des violences sont redoutées, la crise ayant déjà fait au moins 25 morts en six mois.
D'autant plus que les Chemises rouges pro-gouvernementales ont annoncé pour samedi 10 mai une grande manifestation à Bangkok.
Contestée depuis des mois, la Première ministre Yingluck Shinawatra a été destituée mercredi 7 mai par la Cour constitutionnelle, laquelle est accusée de faire partie d'une "coalition des élites" royalistes contre le gouvernement.
Elle a ensuite été reconnue coupable jeudi 8 mai de négligence dans le cadre d'un programme controversé de subvention aux riziculteurs.
Mais un gouvernement intérimaire, avec une vingtaine de ministres ayant survécu au limogeage, reste en place, bien qu'affaibli.
Ce "coup d'État judiciaire" contre l'exécutif, attendu depuis semaines, n'est donc que partiel.
Mais les manifestants d'opposition comptent bien profiter du moment de faiblesse du gouvernement intérimaire.
AFP/VNA/CVN