Des soldats yéménites à un barrage routier à Amran, au Nord de la capitale Sanaa, le 10 avril. |
"Trente-sept terroristes ont été tués et des dizaines d'autres blessés" dans l'opération de l'armée, a affirmé le ministère de la Défense yéménite.
Il a qualifié l'opération "importante" sans préciser les moyens militaires engagés contre les insurgés d'Al-Qaïda.
Mais des habitants ont indiqué que l'aviation et l'artillerie yéménites étaient entrées en action en affirmant n'avoir jamais été témoins de "bombardements aussi intenses".
L'opération a pour théâtre la région de Maifaa, de la province de Chabwa, où cinq insurgés avaient déjà été tués vendredi 2 mai, a précisé le site internet officiel du ministère dans un message SMS envoyé aux journalistes.
Depuis mardi 29 avril, 67 membres présumés d'Al-Qaïda et 24 soldats ont été tués dans les opérations, selon un bilan de l'AFP calculé sur la base de déclarations de sources officielles yéménites.
L'opération de dimanche 4 mai a été précédée par l'annonce de l'envoi de renforts de l'armée dans la province de Chabwa pour "faire face à Al-Qaïda", selon l'agence de presse officielle yéménite Saba.
Le commandant de la 3e région militaire, le général Ahmed Saïf, al-Yafy, a affirmant devant les troupes fraîchement arrivées à Chabwa que "les éléments d'Al-Qaïda ne peuvent plus échapper à la mort", en soulignant la détermination de l'armée à "éradiquer ces éléments et d'en débarrasser le Yémen le plus tôt possible".
Intensification de l'offensive contre Al-Qaïda
L'opération de dimanche 4 mai semble marquer une intensification de l'offensive contre Al-Qaïda qui a été marquée à ses débuts par des pertes importantes de l'armée.
Les autorités ont affirmé qu'au mois deux combattants étrangers d'Al-Qaïda ont été tués ces derniers dans les opérations.
Il s'agit d'Abou islam al-Chicheni, un jihadiste tchétchène, et d'un autre originaire d'Ouzbékistan.
Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a affirmé cette semaine que "70% des membres d'Aqpa" étaient des étrangers, faisant état de la présence dans les morgues au Yémen de cadavres de jihadistes originaires notamment du "Brésil, des Pays-Bas, d'Australie, de France et d'Allemagne".
Al-Qaïda au Yémen, considéré par les États-Unis comme la plus dangereuse des branches du réseau extrémiste, a réagi à l'offensive par des menaces.
Dans une vidéo mise en ligne samedi 3 mai, le responsable d'Al-Qaïda dans le Sud du Yémen, Jalal Belaïd al-Marqachi, a qualifié de "croisade" l'offensive de l'armée, décidée selon lui, lors d'une récente visite du ministre yéménite de la Défense aux États-Unis.
L'offensive a été lancée dix jours après une série de raids de drones américains et de l'armée yéménite contre des bases et des camps d'entraînement d'Al-Qaïda dans ces régions, ayant fait une soixantaine de morts dans les rangs du réseau.
Al-Qaïda au Yémen avait profité de l'affaiblissement du pouvoir central au Yémen en 2011, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh, pour renforcer sa présence notamment dans le Sud et l'Est du pays.
AFP/VNA/CVN