«J'ai l'intention d'envoyer une mission sur le site dès que possible afin d'évaluer l'état du temple", a déclaré Irina Bokova. "Les sites du patrimoine mondial appartiennent au patrimoine de l'humanité toute entière et la communauté internationale a une responsabilité particulière afin d'assurer leur préservation. Cela requiert un effort collectif qui doit être consenti dans un esprit de consultation et de dialogue. Le patrimoine devrait permettre d'unir et servir d'instrument de dialogue et de compréhension mutuelle, pas de conflit".
Le temple de Preah Vihear, dédié à Shiva, est composé d'une série de sanctuaires reliés par une série de chaussées et d'escaliers s'étendant sur un axe de 800 mètres. Le temple date de la première moitié du XIe siècle. L'ensemble est exceptionnel pour la qualité des ornementations de pierre sculptée et son architecture, adaptée à la fois aux contraintes naturelles du site et aux fonctions religieuses du temple, selon l'UNESCO.
En 1953, à l'indépendance du Cambodge, l'armée thaïlandaise avait pris possession du temple. Mais le 15 juin 1962, la Cour internationale de justice de La Haye a accordé au Cambodge la souveraineté sur le site. Depuis cette date, de nombreux incidents frontaliers aux abords du temple ont éclaté.
Le ministre des Affaires étrangères thaïlandais Kasit Piromya sera à New York le 14 février pour présenter devant les Nations unies sa version des affrontements avec le Cambodge, a indiqué son entourage le 9 février alors que le calme semblait se maintenir à la frontière.
M. Kasit "ira à New York le 7 février pour expliquer la situation en tant qu'invité des Nations unies", a indiqué le secrétaire du ministre, Chavanond Intarakomalyasut, jugeant "possible" un entretien bilatéral avec son homologue cambodgien Hor Namhong.
Les deux hommes s'étaient entretenus au Cambodge le 4 février, mais les premiers coups de feu avaient éclaté à peine quelques heures après.
Ek Tha, porte-parole du gouvernement cambodgien, a de son côté affirmé que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunirait le 7 février sur cette question, sans préciser qui devait y représenter Phnom Penh. "Nous ne croyons plus en une rencontre bilatérale avec la Thaïlande", a-t-il ajouté.
Le 8 février, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon s'est entretenu par téléphone avec les dirigeants thaïlandais et cambodgien pour les inciter à mettre fin à leur conflit et leur renouveler l'offre de les aider à négocier.
Le Conseil de sécurité a indiqué de son côté qu'il était prêt à se réunir mais qu'il voulait donner du temps à une tentative de médiation de l'Indonésie, qui assure la présidence tournante de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) dont font partie les deux voisins.
À l'issue de sa visite dans les deux capitales, le ministre indonésien des Affaires étrangères Marty Natalegawa n'avait cependant fait part que d'un optimisme prudent.
Le gouvernement lao a fait part le 9 février de ses vives préoccupations suite à l'éclatement, le 4 février, d'affrontements à la frontière thailando-cambodgienne, et a appelé à trouver des solutions négociées à ce litige par la voie du dialogue entre les deux pays voisins. "En tant que voisin et ami des deux pays, le Laos souhaite ardemment que ceux-ci fassent preuve de tolérance, et mettent fin par la suite fin à leurs conflits par la voie des négociations, afin que la situation revienne à la normale", affirme le communiqué.
XINHUA-AFP/VNA/CVN