Une série de mesures prise pour rétablir l'ordre en Égypte

Le président égyptien Hosni Moubarak et le nouveau gouvernement ont pris une série de mesures visant à rétablir l'ordre en Égypte.

Le gouvernement égyptien a annoncé le 7 février une augmentation de 15% des salaires mensuels et des pensions pour les quelques six millions d'employés du secteur public, un nouveau geste en direction des manifestants, qui protestent depuis deux semaines.

Un premier Conseil des ministres, visant à coordonner les efforts des différents ministères pour rétablir l'ordre, s'est tenu le 7 février autour du Premier ministre Ahmed Chafic.

Le président égyptien a ordonné de mettre en place un comité d'enquête sur les actes de violences qui ont eu lieu mercredi dernier entre pro et anti-Moubarak, faisant onze morts et près de 900 blessés.

Le chef de l'État a en outre tenu des réunions avec les responsables des organes législatifs et exécutifs pour discuter des dernières évolutions de la crise égyptienne, ainsi que des réformes politiques et économiques à mettre en place.

Une série de concessions a été faite par le président Moubarak : la constitution d'un nouveau gouvernement, le remplacement du ministre de l'Intérieur, la nomination d'un nouveau vice-président pour la première fois depuis près de 30 ans, et sa non-participation à la prochaine élection présidentielle.

Selon l'agence de presse MENA, les autorités judiciaires ont imposé une interdiction de voyage et un gel des comptes bancaires à l'ex-ministre de l'Intérieur, Habib el-Adli, accusé entre autre de corruption et de détournement de fonds publics.

En outre, la direction du Parti national démocratique (PND) a également été remplacée, y compris Gamal Moubarak, dont les chances de succéder à son père sont désormais considérées comme nulles.

Le gouvernement a aussi ouvert un dialogue avec des dirigeants de l'opposition et des représentants de la jeunesse. Le vice-président Omar Souleimane, qui s'est déclaré favorable à l'examen de toute proposition de réforme, a accepté de dialoguer avec la confrérie islamiste des Frères musulmans.

Au terme des négociations avec les groupes de l'opposition, le gouvernement a convenu de former un comité, qui, composé de personnalités judiciaires et politiques, sera chargé d'étudier et de proposer, avant la première semaine de mars, des amendements constitutionnels et des modifications législatives.

Soulignant que les négociations se trouvaient toujours à un stade préliminaire, les opposants au président Moubarak ont jugé que les concessions faites au cours des pourparlers ne suffisaient pas à mettre fin à la révolte contre son règne, qui dure depuis 30 ans.

Les prises de position du gouvernement ont été largement retransmises par la télévision. Un nombre d'analystes et de représentants du gouvernement se sont présentés à l'écran pour assurer que le gouvernement se penchait désormais sur les réformes.

Les démarches ont contribué, dans une certaine mesure, à un retour à la normale. Le 6 février, plusieurs entreprises et banques ont été rouvertes.

À partir de le 7 février au soir, le couvre-feu décrété le 28 janvier au Caire, à Alexandrie et à Suez a été réduit d'une heure.

Fermée depuis le 29 janvier, la bourse égyptienne devrait rouvrir à partir du 13 février.

XINHUA/VNA/CVN

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