"Nous allons travailler beaucoup pour avancer sur les questions qui restent en suspens", a déclaré Alfredo Moreno, premier chef de la diplomatie chilienne à venir en Bolivie depuis 1950, avant de rencontrer son homologue bolivien David Choquehuanca.
Les deux voisins sud-américains ont établi en 2006 un agenda bilatéral en 13 points, parmi lesquels figure la revendication bolivienne sur l'accès à la mer.
À l'issue de la guerre du Pacifique de 1879-1983 contre le Chili (et avec le Pérou), la Bolivie a perdu quelque 400 km de côte et s'est retrouvé totalement enclavé. Elle ne s'en est jamais remise économiquement et figure aujourd'hui parmi les pays les plus pauvres d'Amérique du Sud.
La Constitution bolivienne fait toujours d'un accès souverain à la mer un "droit imprescriptible" et "l'objectif permanent de l'État".
Bolivie et Chili n'ont pas de relations diplomatiques officielles depuis 1978, mais la question de l'accès bolivien à la mer est discutée régulièrement dans une commission bilatérale entre les deux gouvernements, qui s'entendent plutôt bien. Plusieurs solutions ont été envisagées: enclave maritime, tunnel, ou encore corridor.
Parmi les autres questions sensibles figurent l'eau et le gaz.
Une source de l'altiplano bolivien, le Silala, alimente les villes du Nord désertique du Chili mais aussi son industrie du cuivre, moteur de son économie.
La Paz souhaite augmenter l'indemnité que lui verse Santiago. Le Chili, pauvre en hydrocarbures, lorgne également sur le gaz bolivien, alors que le gouvernement envisage de rationner l'électricité, en raison de la sécheresse qui affecte ses barrages hydro-électriques.
En 2004, une majorité de Boliviens a voté par référendum en faveur d'une proposition conditionnant la vente de gaz au Chili à la résolution du différend sur son accès à la mer.
AFP/VNA/CVN