Taxe sur transactions financières : Paris et Berlin vont peser à 2 au G20

La France et l'Allemagne sont déterminés à défendre d'une seule voix au G20 et dans l'Union européenne l'adoption d'une taxe sur les transactions financières et d'une taxe bancaire, ont souligné le 15 juin à Paris les ministres des Affaires européennes des 2 pays.

"Nous savons très exactement que nous n'avons pas d'accord, loin de là, entre les Vingt. Nous ne l'avons même pas dans l'Union européenne", a déclaré à la presse le secrétaire d'État allemand aux Affaires européennes, Werner Hoyer.

Lundi, lors d'un sommet entre le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel, "nous avons créé les conditions pour avoir une meilleure chance" de faire passer ce message au groupe des Vingt à Toronto, a-t-il dit.

Au G20, "tout le monde n'est pas d'accord pour taxer les banques et les transactions financières", a confirmé le secrétaire d'État français, Pierre Lellouche, qui a précisé qu'une lettre de la France et de l'Allemagne à ce sujet était "en train d'être rédigée" le 15 juin.

Selon M. Hoyer, "il est décisif que nous fassions participer le secteur financier, les banques, aux charges qui ont découlé des développements des dernières années", lors de la crise financière. "Il serait absolument incom- préhensible pour les citoyens que, lorsque une banque ou tout un pays fait faillite, nous mettions à disposition l'argent des contribuables, mais que les banques n'y participent pas", a-t-il ajouté.

"C'est un mécanisme de solidarité, de responsabilisation de tout le monde, et qui doit être fait pas seulement par les Européens, mais à l'échelle du G20 si l'on veut moraliser le capitalisme", a dit Pierre Lellouche.

Par ailleurs, interrogé devant la commission des Affaires euro-péennes de l'Assemblée nationale sur le danger de déflation en Allemagne, M. Hoyer a défendu la politique du gouvernement Merkel, en estimant que sa politique de rigueur "consolide la croissance" : "Je ne pense pas que, si nous avons une bonne politique de stabilité, nous freinions la croissance. Au contraire, je crois que la croissance, la confiance dans la monnaie vont être encore consolidées. Bien sûr, il y a toujours des dangers mais je crois qu'il faut économiser sans nuire à la croissance", a-t-il dit.

La chancelière Angela Merkel compte économiser plus de 80 milliards d'euros dans le budget fédéral jusqu'en 2014, pour consolider rapidement les finances publiques.

Certains experts ont émis la crainte que ce programme bride encore la consommation intérieure, au détriment des débouchés des autres économies européennes.

AFP/VNA/CVN

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