"Nous avons pris l'engagement d'ici 2013 de ramener notre déficit de 8% à 3% et tous nos efforts vont se concentrer sur cette priorité. ça veut dire en gros qu'il faut réduire le déficit de 100 milliards d'ici 2013", a précisé M. Fillon.
Lors d'une rencontre avec de nouveaux adhérents de l'UMP (mouvement au pouvoir), M. Fillon a fait savoir que son gouvernement répartirait les 100 milliards d'euros en 2 parties : la moitié dans des réductions de dépenses et l'autre dans des augmentations de recettes.
La réduction de dépenses publiques est chiffrée à "45 milliards " et à "5 milliards des niches fiscales", a précisé M. Fillon, ajoutant qu'il envisageait 35 milliards de rattrapage des pertes de recette conjoncturelle et 15 milliards émanant de la suspension de mesures destinées relancer l'économie.
Selon M. Fillon, avec l'accélération de la reprise économique, les recettes de l'État français augmenteront et les mesures de stimulation n'ont pas besoin de durer dans cette période de relance.
Cette semaine, la Banque de France (banque centrale) a prévu une croissance économique de 0,5% au deuxième semestre 2010, un chiffre plus élevé que les prévisions de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).
Début mai, le Premier ministre français avait annoncé des mesures visant à réduire le déficit, notamment le gel "en valeur" des dépenses de l'État, mais il n'en a pas donné de détails.
Le déficit public de l'État français s'est élevé à son niveau record de 144,8 milliards d'euros (7,5% du PIB), selon les chiffres publiés fin mars par l'Insee. Ce chiffre pourrait dépasser les 8% de son PIB.
Le gouvernement français prévoit de ramener son déficit à 6% du PIB en 2011, à 4,6% en 2012 et sous le seuil de 3% en 2013. La barre de 3% est prévue dans le Pacte de stabilité et de croissance de l'Union européenne.
À la suite de la crise de la dette grecque, la France et l'Allemagne ont appelé à renforcer la discipline budgétaire et à réduire le déficit comme le stipule le Pacte de stabilité et de croissance.
Lundi dernier, l'Allemagne avait annoncé un plan visant à réduire de 80 milliards d'euros ses dépenses publiques d'ici 2014, une mesure qui fait pression sur les gouvernements de la zone euro.
La zone euro est en proie à une crise après que celle de la dette souveraine de la Grèce eut secoué les marchés européens, et fait chuter le taux de change de l'euro contre le dollar.
XINHUA/VNA/CVN