La première place financière de la région, Tokyo, a clôturé en forte baisse de 3,84% et Sydney a lâché 2,78%. Les autres ont suivi le même mouvement : peu après 06h00 GMT, Hong Kong abandonnait 2,36%, Séoul 1,57%, Shanghai 1,35% et Bombay 2,21%.
Vendredi dernier, les Bourses européennes avaient terminé en fort recul : Londres en baisse de 1,63%, Paris de 2,86%, Francfort de 1,91%, Madrid, Milan et Athènes largement au-delà de 3%, avant qu'à New York, le Dow Jones ne perde 3,16%. "La peur à propos de la crise de la dette européenne revient nous hanter, car les problèmes ne sont pas réglés", a expliqué Daphne Roth, analyste de marché à ABN Amro Private Bank à Singapour, citée par Dow Jones Newswires.
Les investisseurs restaient marqués par les déclarations alarmistes, le 3 juin, de hauts responsables du parti au pouvoir en Hongrie à propos de la situation économique du pays, l'un d'eux jugeant que "la Hongrie était dans une situation comparable à celle de la Grèce".
Leurs propos ont aiguisé l'inquiétude pour ce pays sous perfusion du Fonds monétaire international (FMI), de l'Union européenne (UE) et de la Banque mondiale (BM) depuis novembre 2008. Budapest devait annoncer hier de nouvelles mesures de rigueur budgétaire.
En attendant, la monnaie unique européenne cotait 1,1927 dollar vers 06h00
GMT, contre 1,1972 dollar vendredi à 21h00 GMT. Elle a chuté jusqu'à 1,1877 dollar pendant les échanges asiatiques, un niveau inconnu depuis mars 2006.
Les places financières asiatiques réagissaient en outre à une statistique décevante publiée vendredi dernier aux États-Unis, selon laquelle 431.000 emplois ont été créés en mai, soit nettement moins que le demi-million espéré. "Ce n'est pas la fin du monde, car la plupart des données économiques sur les États-Unis sont très bonnes", a relativisé Chris Blair, conseiller client à la société de gestion des ressources humaines Patersons. "Mais le marché reste très nerveux et la moindre nouvelle négative en Europe est montée en épingle", a-t-il estimé.
Le président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, a réaffirmé dimanche sa confiance dans l'euro. Bien que "la monnaie apparaisse très affaiblie aux yeux des marchés", en réalité "elle ne l'est pas, car nos données fondamentales sont meilleures que celles du Japon et des États-Unis", a-t-il jugé sur la chaîne TV5 Monde. Il s'est dit "pas inquiet" face à la situation économique en Hongrie.
Douze des 25 économistes interrogés par le quotidien britannique Sunday Telegraph ont pourtant estimé que la zone euro n'existerait plus dans sa forme actuelle d'ici 5 ans en raison de la crise de la dette.
AFP/VNA/CVN