"Ce que j'ai suggéré, c'est que l'or serve de point de référence essentiel permettant aux gens d'évaluer les relations qui existent entre les différentes monnaies", a indiqué M. Zoellick devant la presse, à l'issue de son entretien avec le président français Nicolas Sarkozy à Pa0is. "C'est une approche que l'on pourrait prendre, d'autres estiment qu'on pourrait également établir une référence par rapport aux principaux prix des matières premières", a dit le président de la Banque mondiale, en réponse à une question de journaliste.
Le système de changes flottants, mis en place après la fin du régime de taux de change fixes en 1971, emploie le dollar comme valeur de référence, ce qui expose les autres pays aux fluctuations de l'économie américaine et crée une distorsion en faveur des États-Unis.
M. Zoellick a démenti les informations, selon lesquelles il avait appelé, dans un article publié dans le quotidien britannique Financial Times, à un nouveau système pour remplacer ce qu'il appelait "Bretton Woods II".
Selon certains médias, M. Zoellick avait créé une "surprise" en proposant de renouer avec une forme d'étalon-or pour guider l'évolution des taux de change. "Je n'ai pas proposé d'étalon-or, ce qui est une distinction importante parce que cela lierait les monnaies directement à l'or", a-t-il souligné.
L'étalon-or (Gold Standard, en anglais) est un système monétaire dans lequel l'unité de compte ou étalon monétaire correspond à un poids fixe d'or.
Les accords de Bretton Woods, signés en 1944 aux États-Unis, avaient mis en place un système d'étalon change-or : la valeur du dollar américain est directement indexée sur l'or (35 dollars par once), tandis que les autres monnaies sont indexées sur le dollar. "Nous avons aussi discuté du rôle des droits de tirage spéciaux (DTS) et des monnaies souples pour faire en sorte que le système monétaire puisse fonctionner de manière avantageuse sans léser d'autres économies", a ajouté M. Zoellick, sans fournir d'autres détails.
Les DTS, instrument monétaire créé par le Fonds monétaire international (FMI) en 1969 et reposant sur un panier de devises, constituent une option pour créer une monnaie de réserve. Proposée par Zhou Xiaochuan, gouverneur de la Banque centrale chinoise, cette option a été applaudie par Moscou et Paris.
M. Zoellick a révélé qu'il avait aussi abordé avec M. Sarkozy la question des flux des capitaux brûlants. "Nous travaillons à ce que les pays en développement développent leur financement par des obligations nationales de façon à être moins tributaires des financements internationaux", a-t-il dit. "Il y a énormément d'idées, et vous verrez que le G20 va faire évoluer le débat sachant que le système doit changer", a dit M. Zoellick, ajoutant que les discussions se dérouleront notamment au niveau des chefs d'État et des gouverneurs de banques centrales.
La France assume depuis novembre dernier la présidence du G20. M. Sarkozy avait proposé d'ouvrir les débats sur plusieurs champs de réflexion : la réforme du système monétaire international, la volatilité des cours des matières premières et les financements au développement, notamment en Afrique.
XINHUA/VNA/CVN