Cette rencontre est co-présidée par les présidents égyptien et français, Hosni Moubarak et Nicolas Sarkozy, au premier jour du cessez-le-feu fragile décrété par Israël, après 22 jours d'une opération meurtrière.
"Depuis le 18 janvier , des signes de déblocage de la crise sont apparus", a déclaré M. Moubarak en ouvrant cette réunion, ajoutant que des "questions importantes nécessitent la poursuite des efforts de l'Égypte".
Parmi les objectifs, il a cité le respect du cessez-le-feu entré en vigueur dans la nuit, sa consolidation, ainsi que le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza, la fin du blocus et le retour de la trêve.
M. Sarkozy a pris la parole à l'ouverture de la réunion pour se féliciter de la fin des combats dans l'enclave palestinienne, tout en saluant des efforts de l'Égypte pour y mettre fin de manière négociée. "L'Égypte a été critiquée mais a bien travaillé", a dit M. Sarkozy, au côté duquel M. Moubarak avait annoncé il y a 10 jours, aussi à Charm el-Cheikh, une initiative pour trouver une issue négociée à la guerre.
Le sommet de Charm el-Cheikh vise à "discuter ensemble comment contribuer à éviter cette tragédie", a déclaré le porte-parole égyptien des Affaires étrangères, Hossam Zaki.
Les chefs d'État ou de gouvernement, ainsi que des ministres des Affaires étrangères, de l'Allemagne, de l'Espagne, de la France, du Royaume-Uni, de l'Italie, de la Turquie et de la Jordanie, ainsi que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon y participent.
Après le mini-sommet de Charm el-Cheikh, Nicolas Sarkozy et les 5 dirigeants européens présents en Égypte doivent se rendre à Jérusalem pour un dîner de travail avec le Premier ministre israélien Ehud Olmert.
L'Union européenne a appelé le 18 janvier le Hamas à se joindre au cessez-le-feu unilatéral d'Israël entré en vigueur pendant la nuit et l'État hébreu à rouvrir les points de passage vers Gaza, insistant sur la nécessité d'arriver à "une paix durable".
La présidence tchèque de l'UE "presse le Hamas de se joindre immédiatement et sans condition au cessez-le-feu", selon un communiqué.
La présidence tchèque a aussi appelé Israël à "rouvrir complètement et immédiatement les points de passage vers Gaza", pour permettre le passage de l'aide humanitaire. "La priorité maintenant est de s'assurer qu'il n'y ait pas davantage de civils qui meurent dans ce conflit," a-t-elle souligné.
Violences à Gaza en dépit du cessez-le-feu israélien
Des violences ont éclaté le 18 janvier à Gaza quelques heures après l'entrée en vigueur d'un cessez-le feu proclamé unilatéralement par Israël après 22 jours d'une guerre qui a fait 1.245 tués Palestiniens.
Le Hamas a dit ne pas vouloir respecter la trêve tant que des soldats israéliens resteraient dans la bande de Gaza et plusieurs roquettes ont été tirées dans la matinée contre le Sud d'Israël, entraînant une riposte de l'aviation.
L'armée de l'air israélienne a lancé un raid dans la ville de Gaza, répliquant aux tirs de 5 roquettes contre Sdérot qui n'ont pas fait de victimes, selon l'armée. Un Palestinien a aussi été abattu par des tirs israéliens dans le Sud de la bande de Gaza, selon une source médicale palestinienne.
Il s'agit du premier tué depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu unilatéral israélien quelques heures plus tôt, à 00h00 GMT.
La découverte le 18 janvier d'une quarantaine de cadavres dans les décombres des bombardements israéliens a par ailleurs révélé la violence des 22 jours de combats.
Le Hamas "a prouvé encore une fois le 19 janvier que le cessez-le-feu est fragile et qu'il doit être réévalué minute par minute", a affirmé M. Olmert. "Nous espérons qu'en fin de compte le feu cessera. S'il continue, Tsahal répliquera. Elle est préparée et déployée pour le faire", a-t-il dit.
Les 2 principaux journaux israéliens, le Maariv et le Yédiot Aharonot, affichaient le 18 janvier en "Une" la même photo montrant des tankistes sur leur char, levant les bras en signe de victoire. C'est la première fois de son histoire qu'Israël décrète un cessez-le-feu unilatéral à l'issue d'un conflit.
Washington s'est félicité du cessez-le-feu tandis que la Grande-Bretagne a estimé qu'il allait causer "un immense soulagement".
En 3 semaines d'offensive, au moins 1.245 Palestiniens ont été tués, dont 410 enfants et 108 femmes, et plus de 5.300 blessés, selon un nouveau bilan des services d'urgence de Gaza. Côté israélien, 10 militaires et 3 civils ont péri durant la même période.
AFP/VNA/CVN