À l'unanimité, les membres du parlement régional ont adopté une "motion en conflit d'intérêt" qui permet de suspendre l'examen d'une proposition de loi fédérale, défendue par la Flandre (Nord), qui prévoit la scission de l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, au coeur de la crise qui ébranle la Belgique depuis 2 ans.
L'objectif est de laisser au nouveau Premier ministre, Herman Van Rompuy, le temps de trouver une solution négociée à un problème que n'a pu résoudre son prédécesseur Yves Leterme.
Réclamé par M. Van Rompuy, un groupe de travail chargé d'élaborer d'ici l'été des "solutions" devrait être installé vendredi. L'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dit "BHV", est le seul arrondissement électoral bilingue de Belgique.
Alors que la Flandre exige sa scission selon des lignes linguistiques depuis des années, les francophones réclament son maintien car il permet à quelque 100.000 francophones vivant dans la banlieue flamande de la capitale belge de voter pour des candidats francophones de Bruxelles et d'aller en justice en français. Si les Wallons n'avaient pas déclenché la procédure du "conflit d'intérêt", la proposition de loi flamande pouvait être examinée dès hier par la Chambre fédérale des députés, avec le risque qu'un vote Flamands contre francophones ne replonge immédiatement le royaume dans la crise.
"BHV" est au coeur des questions communautaires qui opposent depuis des années la majorité néerlandophone (60% des 10,5 millions d'habitants du royaume) qui réclame plus d'autonomie pour la Flandre, et la minorité francophone qui exige des garanties, en particulier pour les francophones de la périphérie de Bruxelles.
La durée de vie du gouvernement Van Rompuy, dont le mandat s'achève en principe en 2011, dépendra beaucoup de sa capacité à trouver des solutions à ces questions, estiment les analystes.
AFP/VNA/CVN