Nouveau plongeon des Bourses mondiales

Les divisions au sein de la zone euro et l'absence d'avancées concrètes sur le dossier grec ont replongé le 19 septembre dans la tourmente les Bourses mondiales, affolées par le scénario d'un défaut de paiement d'Athènes.

Un "retard" persistant sur le programme de privatisations en Grèce peut mener le pays à faire "défaut" sur sa dette, a averti le 19 septembre le représentant permanent du Fonds monétaire international (FMI) en Grèce, Bob Traa.

Et la réunion des ministres des Finances européens les 16 et 17 septembre en Pologne s'est soldée par un échec. Divisés, les ministres ont reporté à octobre toute décision sur le versement d'une nouvelle tranche d'aide de huit milliards d'euros à la Grèce, qui a cruellement besoin de cet argent pour éviter la faillite. "Encore une fois, les espoirs de nouvelles initiatives politiques pour résoudre la crise de la dette en zone euro ont été violemment douchés", a déploré Jane Foley, analyste de Rabobank.

Désormais, "le marché parie à 98% sur un défaut de la Grèce", a affirmé Phil Flynn, de PFG Best Research. La réaction des Bourses le 19 septembre a été sans équivoque. À la clôture, Paris a chuté de 3%, Milan de 3,17%, Francfort de 2,83%, Londres de 2,03%.

Les indices européens ont, une fois de plus, été plombés par les banques qui seraient les premières victimes d'un éventuel défaut grec. L'allemande Deutsche Bank a lâché 4,54% et l'italienne Intesa Sanpaolo 4,11%. En France, la Société Générale a décroché de 6,70% et BNP Paribas de 5,48%. Moins exposée aux actifs grecs, Wall Street a réduit ses pertes à la clôture : le Dow Jones a lâché 0,94% et le Nasdaq 0,36%.

À Athènes, "les discussions techniques se poursuivent" entre le gouvernement grec et la troïka représentant les créanciers du pays, la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI, a indiqué le porte-parole du commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.

Après une première téléconférence le 19 septembre, un nouveau rendez-vous entre le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, et les chefs de la troïka a été fixé à mardi soir, ce qui suggère que les parties ne sont pas parvenues à un accord. "L'audit trimestriel de la troïka est décisif. Si le FMI décide de sortir du processus, les risques de défaut de paiement du pays seront très grands", a commenté Cyril Regnat, analyste chez Natixis.

Un défaut de paiement de la Grèce "n'est pas une hypothèse de travail" au sein de la zone euro, a assuré cependant le ministre français des Finances, François Baroin.

La Grèce doit à tout prix démontrer qu'elle respecte ses engagements budgétaires, seul moyen d'obtenir le versement de la prochaine tranche de prêts internationaux.

Le représentant permanent du FMI à Athènes, M. Traa, a affirmé le 19 septembre que des économies supplémentaires seraient "nécessaires". Sous l'effet des inquiétudes autour de la Grèce, l'euro a accentué le 19 septembre son repli face au dollar : vers 20h30 GMT, l'euro valait 1,3685 dollar contre 1,3797 vendredi dernier.

Le cours de l'once d'or a chuté de 3%, les investisseurs se désengageant du métal jaune pour couvrir leurs pertes sur les autres marchés.

AFP/VNA/CVN

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