Grèce : la grogne sociale monte avant un tour de vis budgétaire

La perspective de nouvelles mesures d'austérité pour éviter le défaut de paiement qui menace la Grèce et risque d'ébranler la zone euro a déclenché mercredi une montée des tensions sociales dans le pays, avec un appel des syndicats à une grève générale le 19 octobre.

"Nous allons faire tout ce qu'il faut pour ne pas mettre en danger l'avenir du pays et sa place dans la zone euro", a assuré devant le parlement le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, qui a négocié les 19 et 20 septembre via téléconférence avec les créanciers du pays.

Le gouvernement grec a annoncé qu'il allait procéder à partir du 1er novembre à de nouvelles coupes dans les retraites supérieures à 1.200 euros par mois, instaurer le chômage technique pour 30.000 salariés du secteur public d'ici la fin 2011, et abaisser le seuil minimum d'imposition à 5.000 euros de revenus par an, selon un communiqué diffusé à l'issue d'un conseil des ministres.

La constitution d'une grille de salaires unique dans la fonction publique, une réforme de l'administration fiscale et l'accélération des privatisations pour réduire la dette, ont également été promis.

L'objectif pour la Grèce est de convaincre la Troïka de ses créanciers -Fonds monétaire international (FMI), zone euro et Banque centrale européenne (BCE)- de lui verser une sixième tranche de huit milliards d'euros du prêt consenti en mai 2010, sans laquelle elle risque de se retrouver en cessation de paiement en octobre.

Cette nouvelle cure de rigueur suscite la colère de la population. Dès le 21 septembre, une manifestation anti-austérité a eu lieu dans les rues d'Athènes à l'appel du syndicat communiste Pame. Hier, la capitale grecque était privée de tout type de transport, une situation exceptionnelle. Le secteur public sera en grève le 5 octobre, avant une grève générale de 24 heures prévue le 19 octobre.

Outre Athènes, la banque centrale américaine (Fed) a monopolisé l'attention des investisseurs. Elle a décidé d'augmenter son soutien à la croissance, ce qui n'a pas rassuré les marchés américains, puisque le Dow Jones a fini en forte baisse (-2,49%), comme le Nasdaq (-2,01%).

Les analystes ont retenu le ton très négatif de l'institution, qui a jugé la reprise "lente" et menacée par des "risques importants". Ils se sont aussi montrés sceptiques quant à l'efficacité de ces mesures, qui ne consistent en aucune nouvelle injection de liquidités.

AFP/VNA/CVN

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