>> Assurer le bon fonctionnement des agences et unités pendant et après la rationalisation
>> Réforme administrative au Vietnam : une passerelle solide entre la diaspora et la Patrie
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Le secrétaire général Tô Lâm préside une réunion du Politburo et du Secrétariat du Comité central du Parti sur le fonctionnement des administrations locales à deux niveaux, le 4 juillet. |
Photo : VNA/CVN |
Cependant, les forces hostiles, réactionnaires et certains éléments opportunistes s’emploient à dénaturer ces efforts, en propageant des discours fallacieux et malveillants. Leur objectif : semer le doute parmi la population, attiser les frustrations sociales, diviser le bloc de grande union nationale et entraver le progrès du pays.
Le 14 février 2025, à peine le Bureau politique avait-il rendu publique la Conclusion n°126-KL/TW sur les orientations et tâches visant à poursuivre la rationalisation de l’appareil du système politique pour l’année 2025, que ces forces ont déclenché une campagne de désinformation massive. Sur de nombreuses plateformes de réseaux sociaux, notamment via des comptes liés à des organisations étrangères hostiles, une multitude de contenus tendancieux ont été diffusés : "les fusions ne servent qu’à éliminer des factions rivales", "la restructuration ne fait que déplacer les postes sans alléger l’appareil", ou encore "la réduction des effectifs est une opération populiste et superficielle". Mais qu’en est-il réellement ?
Avant tout, il convient de reconnaître une réalité incontournable : l’appareil étatique actuel reste encore lourd, complexe et redondant, ce qui nuit à son efficacité. Le chevauchement des fonctions entre les organismes et les services, ainsi que la superposition de multiples niveaux intermédiaires, ralentissent le processus de décision et d’exécution des politiques publiques, le rendant rigide et inefficace.
L’imprécision dans la répartition des fonctions et des responsabilités entraîne un flou dans l’imputabilité, favorise les empiètements de compétences, les obstructions administratives, voire une “neutralisation mutuelle” entre services, ce qui débouche sur des renvois de responsabilité, des pratiques négatives, de la corruption, et nuit gravement à l’efficacité du système.
À titre d’exemple, un même produit alimentaire peut relever simultanément de la responsabilité de trois ministères : la Santé, l’Industrie et le Commerce, ainsi que l’Agriculture et le Développement rural. En cas d’incident sanitaire, l’absence de coordination et de hiérarchisation des responsabilités retarde le traitement du problème, ce qui érode la confiance des citoyens et des entreprises envers l’administration.
Même à l’intérieur d’un ministère, des redondances subsistent. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, par exemple, regroupe quatre directions générales - des Pêches, de l’Irrigation, de la Sylviculture et de la Prévention des catastrophes naturelles - toutes impliquées dans la gestion des ressources naturelles et la prévention des risques. Cette superposition de compétences complique la coordination intersectorielle et entraîne des chevauchements d’attributions.
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Lors de la réunion du Politburo et du Secrétariat du Comité central du Parti sur le fonctionnement des administrations locales à deux niveaux, le 4 juillet. |
Photo : VNA/CVN |
L’enchevêtrement et la surcharge de l’appareil administratif ne relèvent pas seulement de difficultés techniques d’organisation ; ils ont des conséquences concrètes et profondes sur les droits des citoyens, la compétitivité des entreprises et la performance économique nationale. C’est pourquoi la réorganisation du système administratif - à travers la réduction des échelons, la clarification des missions, et la désignation d’organes chefs de file clairement identifiés - constitue une exigence urgente pour bâtir une administration moderne, au service de la population et du développement.
À cela s’ajoute le lourd fardeau budgétaire que représente un appareil administratif trop vaste. Selon les données publiées en 2023 par le ministère de l’Intérieur, le système politique vietnamien comptait environ 2,5 millions de cadres, fonctionnaires et agents contractuels, dont une majorité dans les unités de services publics. Le fonctionnement de cette machine absorbe une part substantielle du budget national.
D’après les statistiques du ministère des Finances, les dépenses courantes représentent depuis de nombreuses années entre 65 % et 70 % des dépenses budgétaires totales, la majorité étant consacrée aux salaires et indemnités du personnel public. Ce niveau de dépenses constitue une pression significative sur les finances nationales, alors même que les ressources doivent être prioritairement orientées vers l’investissement productif, la résilience climatique, et la réponse aux grands défis mondiaux comme les pandémies, la transition numérique ou la transition énergétique.
Dans un contexte budgétaire contraint, la rationalisation de l’appareil administratif s’impose comme une condition sine qua non pour alléger la pression financière sur les finances publiques et optimiser l’utilisation des ressources nationales.
Par ailleurs, cette réforme s’avère incontournable face aux exigences de l’intégration internationale et de la quatrième révolution industrielle. À mesure que le Vietnam s’insère plus profondément dans l’économie mondiale, la mise en place d’une administration publique moderne, transparente et réactive devient un levier stratégique pour attirer les investissements et renforcer la compétitivité nationale.
Le Vietnam s’est d’ailleurs fixé pour objectif d’atteindre une croissance du PIB de 8% ou plus dès 2025, avec une ambition à deux chiffres dans les années suivantes, en vue de devenir un pays à revenu élevé à l’horizon 2045. Un appareil bureaucratique lourd et rigide ne saurait répondre aux transformations rapides de l’ère numérique ni satisfaire aux standards contemporains de gouvernance publique.
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La rationalisation de l’appareil d’État représente également une étape cruciale dans la lutte contre la corruption et les pratiques négatives. |
Photo : VNA/CVN |
La rationalisation de l’appareil d’État représente également une étape cruciale dans la lutte contre la corruption et les pratiques négatives.
Malgré ces réalités indiscutables, les forces hostiles, réactionnaires et opportunistes persistent à les nier. Elles affirment que le Renouveau engagé par le Vietnam ne serait qu’un changement superficiel, estimant que sans réforme politique profonde, la fusion des structures administratives resterait vaine.
Cette position relève d’un sophisme dangereux : une tentative délibérée de déformer la réalité pour saper les efforts de réforme réels, cohérents et profonds mis en œuvre par le pays. Ce discours subversif vise à semer la confusion dans l’opinion publique et à miner la confiance du peuple dans la direction du Parti et dans la voie du Renouveau que poursuit le Vietnam avec constance et détermination.
Près de 40 ans après le lancement du Renouveau (Đổi mới) lors du 6ᵉ Congrès national du Parti communiste du Vietnam en 1986, le pays a enregistré des avancées majeures, globales et historiques dans de nombreux domaines.
D’un pays pauvre et ravagé par la guerre, le Vietnam est devenu une économie dynamique, en pleine expansion, parmi les plus attractives de la région Asie-Pacifique. En 2024, la taille de son économie a dépassé les 476 milliards de dollars, le plaçant parmi les 32 premières économies mondiales. Le revenu moyen par habitant est passé de moins de 100 dollars en 1988 à près de 5.000 dollars en 2024.
Le Vietnam figure désormais parmi les 20 premières puissances commerciales mondiales et appartient au groupe des 20 pays attirant le plus d’investissements étrangers depuis 2019. Il se classe aussi dans le top 10 des pays recevant le plus de transferts de fonds de la diaspora. Avec plus de 405,5 milliards de dollars d’exportations, le pays est entré dans le cercle restreint des 20 plus grandes nations exportatrices de la planète
Le secteur économique privé affirme de plus en plus son rôle moteur, contribuant à plus de 40 % du PIB national. Le taux de pauvreté a chuté de manière spectaculaire, passant de plus de 70 % en 1986 à moins de 3 % aujourd’hui (selon le seuil de pauvreté multidimensionnelle).
Dans le même temps, la défense nationale, la sécurité et l’ordre public sont garantis. Le système de protection sociale est continuellement renforcé, avec une couverture santé qui atteint désormais plus de 92 % de la population.
Sur le plan diplomatique, le Vietnam entretient des relations avec 193 pays, dont 18 sont classés comme partenaires stratégiques ou stratégiques globaux. Il est un membre actif des organisations internationales, contribuant de manière proactive à la paix, à la coopération régionale et à la gouvernance mondiale.
L’organisation réussie de grands événements tels que les sommets de l’ASEAN, le Forum économique mondial (WEF), l’APEC, ou encore l’exercice à deux reprises d’un mandat de membre non permanent au Conseil de sécurité des Nations unies illustre la crédibilité croissante du Vietnam sur la scène internationale.
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La réorganisation du système administratif - à travers la réduction des échelons, la clarification des missions, et la désignation d’organes chefs de file clairement identifiés - constitue une exigence urgente pour bâtir une administration moderne, au service de la population et du développement. |
Photo : VNA/CVN |
Les faits démontrent que le Vietnam mène une réforme politique méthodique, fondée sur des principes solides et en adéquation avec ses conditions historiques, culturelles et son contexte de développement. Le pays que l’on connaît aujourd’hui - stable, en développement continu, et pleinement intégré à la communauté internationale - n’aurait pu exister sans une rénovation en profondeur de la pensée politique, de l’organisation institutionnelle, du cadre juridique et de la gouvernance étatique. La réforme politique constitue ainsi un pilier fondamental du modèle de Renouveau global à l’identité vietnamienne.
L’histoire montre que toute révolution véritable, qu’elle soit politique, économique ou sociale, implique nécessairement des sacrifices - parfois immenses. La réforme actuelle du système politique et la rationalisation de l’appareil administratif n’échappent pas à cette règle. Le sacrifice, en l’occurrence, consiste à renoncer volontairement à certaines fonctions, à des privilèges, voire à une stabilité personnelle, au nom d’un objectif supérieur : bâtir un appareil d’État rationalisé, efficace et véritablement au service du peuple et des forces productives.
Des dizaines de milliers de cadres, fonctionnaires et agents publics ont accepté de quitter leurs postes, de changer d’affectation, de prendre une retraite anticipée ou de ne pas solliciter un nouveau mandat. Non pas par incompétence, mais par esprit de responsabilité et de dévouement à l’intérêt général, avec la pleine conscience qu’un appareil administratif lourd et inefficace constitue un frein majeur au développement du pays tout entier.
La rationalisation de l’appareil d’État ne relève ni d’un changement de façade, ni d’une mesure ponctuelle, et encore moins d’une prétendue "réforme à moitié", comme le prétendent certains discours malveillants. Elle s’inscrit au contraire dans une vaste réforme de structure, conduite avec prudence, détermination et persévérance, dictée par les impératifs du développement national. Cette transformation contribuera sans aucun doute à l’approfondissement du Renouveau global, et servira durablement les intérêts fondamentaux de la nation.
VNA/CVN