Dans son texte envoyé aux ministères et services compétents, aux localités et à l'Association des vivres du Vietnam (VFA), le chef du gouvernement a souligné les privilèges en crédits destinés à l'achat de riz destiné aux exportations. Une priorité est accordée aux Compagnies générales des vivres du Sud et du Nord qui sont autorisées à emprunter un fonds supérieur à 15% de leur capital statutaire. Dans le cas où les besoins en fonds sont plus importants que ces 15%, le dossier sera soumis au Premier ministre.
Le gouverneur de la Banque d'État du Vietnam, Nguyên Van Giàu, recommande aux banques commerciales étatiques de bien veiller à l'octroi des fonds en faveur des entreprises exportatrices de riz. À la demande du gouvernement, le ministère des Finances doit coopérer avec les Comités populaires des provinces et villes et la VFA pour mieux s'informer des cours du riz, afin que la production et l'écoulement de riz se fassent avec une gestion rigoureuse. La mission est d'assurer à la fois les intérêts des producteurs et de stabiliser le prix sur le marché.
Le ministère de l'Industrie et du Commerce et le groupe de direction des exportations de riz se chargent de diriger les Compagnies générales des vivres du Sud et du Nord pour signer des contrats d'envergure, afin d'écouler la production de riz des campagnes d'hiver-printemps et d'automne de cette année. Ils sont appelés à renforcer la promotion commerciale et l'élargissement de nouveaux débouchés.
Création d'une caisse d'assistance
En 2009, le Vietnam a exporté plus de 6 millions de tonnes de riz, occupant 15% des parts de marché au niveau mondial. Pourtant, la valeur des exportations reste modeste. Selon les prévisions des experts, 2010 s'annonce bien pour les exportations même si de nombreux défis sont à relever.
Les conditions sont favorables en 2010 au Vietnam. "La consommation mondiale de riz devrait augmenter de 6%, alors que la production des grands exportateurs (Thaïlande, Inde, Philippines, Indonésie, Corée du Sud et Japon) sera moins importante", notifie Truong Thanh Phong, président de la VFA. "Fin janvier 2010, les contrats d'exportation de riz signés s'élèvent à 2,3 millions de tonnes, soit une baisse de 18,5% par rapport à la même période de l'an dernier", remarque Pham Van Bay, vice-président de la VFA. Une stagnation est observée sur le marché africain, représentant 30% des exportations de riz du Vietnam. Aucun nouveau contrat n'a pour le moment été conclu. Outre cela, le Vietnam doit faire face à une nouvelle concurrence dans ce domaine : le Pakistan et le Myanmar.
Pour mieux assurer les intérêts des riziculteurs, la VFA a pris l'initiative de créer une Caisse d'investissement et d'assistance.
Cette caisse, opérationnelle dès cette année, vient en aide dans le domaine de la recherche destinée à la production de variétés de riz de haute qualité. Elle fournit des crédits à taux d'intérêt bonifiés aux coopératives, entreprises ou foyers paysans pour les aider à construire un système de séchage, de décorticage et de conservation aux normes requises. "Cette année, et ce pour la première fois, les commerçants et les usines de décorticage joueront le rôle de satellites des entreprises de transformation de riz exportable", affirme Truong Thanh Phong. Ils seront chargés de procéder au ramassage du riz chez les producteurs en se basant sur le prix plafond fixé par les entreprises exportatrices. Les entreprises rachèteront le riz au prix annoncé malgré la baisse du cours sur le marché.
Thuy Tiên/CVN