Pour sauver des emplois à Areva

Le gouvernement français est monté au créneau le 22 novembre pour éviter des suppressions d'emplois massives chez Areva, fleuron de la filière nucléaire et dernière grande entreprise en date à prévoir une réduction de ses effectifs.

"L'État-actionnaire n'acceptera aucun impact sur l'emploi en termes de conséquences du ralentissement de l'activité économique internationale et singulièrement nationale", a prévenu le ministre de l'Économie, François Baroin, à l'Assemblée nationale.

Selon un document interne dont l'AFP a obtenu copie lundi soir, le premier producteur mondial d'uranium, détenu à 87% par l'État français, prévoyait d'annoncer en décembre 2.700 à 2.900 suppressions d'emplois, dont 1.300 en Allemagne et plus d'un millier en France.

Même s'il a démenti ces informations, le Pdg d'Areva Luc Oursel a été immédiatement convoqué le 22 novembre au ministère de l'Économie où, selon M. Baroin, il s'est finalement engagé à ce qu'il n'y ait "aucune suppression de postes, aucun plan de départ volontaire et aucun impact sur les sites français". "L'emploi ne sera pas une variable d'ajustement dans des plans où l'État aura son mot à dire (...) Ce qui s'applique pour Areva s'appliquera pour toutes les entreprises publiques", a poursuivi le ministre.

Ces suppressions d'emplois devaient être annoncées dans le cadre de la présentation le 13 décembre du plan stratégique en cours de mise au point par la direction d'Areva qui compte 48.000 employés dont 28.000 en France. Les réductions d'effectifs en France visaient les "fonctions support" (services juridique, financier, communication, ressources humaines, etc).

Aucune fermeture de site industriel n'est prévue à ce stade. Outre les réductions d'effectifs, Areva, dans le brouillard sur son avenir depuis la catastrophe de Fukushima, a également prévu d'annoncer une amputation de 40% de ses investissements dans les cinq prochaines années ainsi que d'importantes cessions, selon les sources proches du dossier.

L'objectif est de parvenir dès 2013 à 500 millions d'euros d'économies annuelles, puis 750 millions d'euros d'ici 2015, soit 9% de ses coûts.

La situation financière du groupe est jugée "très difficile" en interne, selon une source proche du dossier, et le gouvernement a donné injonction au groupe public d'améliorer ses résultats.

AFP/VNA/CVN

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