Dette : un peu de répit en Union européenne, mais les marchés restent nerveux

La zone euro s'est accordée le 16 novembre un moment de répit avec l'annonce d'un nouveau gouvernement en Italie et la confiance accordée par le parlement grec au nouvel exécutif en place à Athènes, sans parvenir toutefois à rassurer les marchés.

Ces derniers ont terminé en Europe sans franche direction après une journée passée à jouer au yo yo, signe de la grande fébrilité qui continue à peser sur les places financières.

Un moment rassuré par les annonces politiques à Rome et à Athènes, les bourses européennes avaient ouvert en hausse, avant de céder à nouveau au pessimisme, pour ensuite se ressaisir quelque peu. Francfort et Londres ont ainsi terminé en très légère baisse, mais Milan et Madrid ont timidement clôturé dans le vert.

Wall Street a fini de son côté en nette baisse, le Dow Jones perdant 1,58% et le Nasdaq 1,73%. La Bourse new-yorkaise a creusé ses pertes après l'annonce de l'abaissement des notes de crédit de dix banques publiques allemandes par Moody's, qui a pourtant précisé que cette décision n'avait aucun lien avec la crise de la dette.

Fitch a enfoncé le clou en prévenant que les banques américaines pourraient être fortement affectées si la crise de la dette européenne continuait de se propager au delà des pays considérés les plus fragiles. "Les effets de la crise en Europe continuent à prendre de l'ampleur avec les taux des obligations européennes qui augmentent, ce qui a mis la pression sur les marchés ici", a observé Peter Cardillo, économiste en chef chez Rockwell Global Capital.

Les taux à dix ans des emprunts d'État ont ainsi connu une nouvelle journée mouvementée, baissant en début de journée avant de remonter, pour mieux baisser dans l'après-midi. L'Allemagne, référence du marché, a creusé à nouveau l'écart avec certains pays de la zone euro, dont la France. L'écart de taux entre ces deux pays, pourtant tout deux notés triple "A", soit la meilleure note possible des agences de notation, a atteint un nouveau record.

La chancelière allemande Angela Merkel a reconnu le 16 novembre que la zone n'était toujours pas à la hauteur. "Je crois que nous n'avons pas donné de réponse suffisante à la question de l'avenir de la zone euro", a dit Mme Merkel lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre irlandais Enda Kenny. "La confiance" dans la capacité de certains pays à remettre leurs finances publiques dans le droit chemin et à réformer leur économie "n'est pas suffisamment là", a-t-elle insisté.

Ce climat d'incertitudes inquiète aussi au-delà de la zone euro. "Je suis profondément préoccupé et j'ai été profondément préoccupé. Je pense que je serai profondément préoccupé demain et la semaine prochaine", a déclaré le président américain Barack Obama, face aux soubresauts des marchés. "Jusqu'à ce que nous mettions en place un plan concret et une structure qui envoient un message clair aux marchés, disant que l'Europe soutient fermement l'euro et fera ce qu'elle a à faire, nous allons continuer de voir le genre de turbulences que nous avons connues" jusqu'à présent, a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse en Australie.

La perspective d'un retour de la stabilité politique en Italie et en Grèce, deux pays objets de l'inquiétude des marchés depuis plusieurs jours, n'a pas suffi à apaiser toutes les tensions.

Monti pilotera l'Italie avec des experts

Le nouveau chef du gouvernement italien Mario Monti est depuis le 16 novembre officiellement à la tête d'un gouvernement composé exclusivement de techniciens.

L'ex-commissaire européen, 68 ans, a annoncé qu'il serait également ministre de l'Economie, après avoir présenté son équipe au président de la République Giorgio Napolitano.

Grande nouveauté : M. Monti a créé un super-ministère de la croissance rassemblant les portefeuilles du Développement économique, des Infrastructures et des Transports, confié au patron de la deuxième banque italienne Intesa San Paolo, Corrado Passera. Ce gouvernement resserré devrait facilement obtenir, d'ici la fin de la semaine, la confiance du parlement où il dispose d'une très confortable majorité.

À Athènes, le parlement grec a voté la confiance au nouveau gouvernement d'union nationale dirigé par l'ancien vice-président de la Banque centrale européenne Lucas Papademos. Comme prévu, une large majorité de députés (255 sur 300) ont voté en faveur de l'exécutif.

Les Européens ont de leur côté remis la pression sur la Grèce afin que ses dirigeants s'engagent par écrit à tenir les promesses d'économies budgétaires, condition sine qua non avant le versement de tout nouveau prêt.

En Espagne, autre pays dans le collimateur des marchés, le gouvernement a reconnu que la croissance du pays en 2011 serait "proche" de 0,8% alors que la prévision officielle était jusque là de 1,3%.

Au Portugal voisin, l'heure était en revanche un peu plus à l'optimisme après le satisfecit de ses créanciers, l'Union européenne et le Fonds monétaire international, ouvrant la voie à une nouvelle tranche d'aide de huit milliards d'euros.

La Commission européenne a tenté de son côté de rassurer sur la détermination des Européens en matière budgétaire en annonçant qu'elle comptait proposer de renforcer nettement la surveillance des budgets nationaux des pays dont les déficits dérapent.

AFP/VNA/CVN

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