Nouvelle impasse budgétaire en vue aux États-Unis

La "super-commission" du Congrès américain chargée de s'attaquer à la dette semblait le 20 novembre se diriger tout droit vers un échec, à trois jours de la date-butoir au-delà de laquelle se déclenchera, faute d'accord, un mécanisme de coupes automatiques dans les dépenses.

Chargée de dénicher 1.200 milliards d'économies, cette commission mixte, composée de 12 élus républicains et démocrates, a été créée en août dans le sillage de l'accord adopté in extremis au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette et de la perte du "AAA" attribué aux États-Unis par l'agence Standard & Poor's. Mais trois mois après sa création, la commission est dans l'impasse, en raison des positions inconciliables entre élus démocrates et républicains. Les premiers réclament des hausses d'impôts, les seconds ne veulent pas en entendre parler.

La sénatrice démocrate Patty Murray, co-présidente de la commission, a reconnu le 20 novembre sur la chaîne CNN que ce sujet faisait l'objet d'une "profonde division". "Tout le monde doit faire un effort en ces temps difficiles pour notre pays", a-t-elle dit. "Les Américains les plus riches, ceux qui gagnent plus d'un million de dollars par an, doivent participer. Mais c'est une ligne que les républicains ne sont pas prêts à franchir", a-t-elle ajouté, refusant toutefois de baisser les bras. "Personne ne veut perdre espoir", a renchéri Jeb Hensarling, leader républicain de la commission. "Mais il y a un moment où la réalité commence à prendre le pas sur l'espoir", a-t-il admis, expliquant que les difficultés restant à régler étaient "décourageantes".

Pessimiste, le Washington Post rapportait ce week-end que la commission pourrait annoncer son "échec" dès lundi.

Pis : les débats au sein de la commission se concentreraient désormais sur la manière d'annoncer cet échec et une conférence de presse pourrait être organisée le 21 novembre, a indiqué CNN, citant des sources parlementaires.

La super-commission a jusqu'à mercredi minuit pour adresser ses recommandations, et les mesures proposées devront -nouvel écueil- ensuite passer le cap de la Chambre des représentants et du Sénat d'ici fin décembre.

Faute d'accord, la loi prévoit la mise en oeuvre automatique, à partir de 2013, de réductions des dépenses à hauteur de 1.200 milliards de dollars sur dix ans, réparties à part égale entre les dépenses de défense et le reste des dépenses.

Anticipant les conséquences qu'auraient pour la crédibilité de l'économie américaine un tel blocage, en pleine crise de la dette européenne, l'administration Obama a incité les parlementaires à faire fi des clivages.

Le Congrès doit "faire son travail", a dit vendredi la Maison Blanche dans un énième appel aux élus. "C'est en refusant de prendre ses responsabilités et en repoussant au lendemain ce qui devait être fait immé- diatement que Washington s'est retrouvé dans ce problème de déficit", a dénoncé une porte-parole de la présidence américaine, Amy Brundage. "Des coupes de cette magnitude seraient dévastatrices", a prévenu pour sa part le secrétaire à la Défense, Léon Panetta.

AFP/VNA/CVN

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