La zone euro ne parvient toujours pas à convaincre

La zone euro ne parvenait toujours pas à rassurer le 14 novembre en dépit des changements de gouvernement en Italie et en Grèce, censés ramener le calme sur des marchés toujours très nerveux, comme en témoignent les nouvelles attaques contre l'Espagne.

La démission de Silvio Berlusconi en Italie où son successeur, l'économiste Mario Monti, poursuivait le 14 novembre ses consultations pour former un gouvernement technique, et le premier discours du nouveau chef du gouvernement grec, Lucas Papademos, n'ont apporté qu'un répit de courte durée.

Selon des opérateurs, la chute contre toute attente de la production industrielle dans la zone euro en septembre a également pesé sur le marché.

Après une ouverture à la hausse, dans le sillage des bourses asiatiques, les marchés européens sont repartis dans le rouge, les baisses les plus significatives étant enregistrées à Milan et Madrid, qui ont respectivement terminé à -1,99% et -2,15%. Dans leur sillage, à New York, le Dow Jones a perdu 0,62% et le Nasdaq 0,80%.

C'était au tour de l'Espagne, relativement préservée ces dernières semaines des attaques des marchés, de revenir sur le devant de la scène. L'écart de taux entre les obligations de l'État espagnol et celles de l'Allemagne, référence du marché, a atteint le 14 novembre un plus haut historique. Le taux des emprunts espagnols à 10 ans progressait nettement à 6,082% (contre 5,851% le 11 novembre). Il n'avait pas dépassé le seuil critique des 6% depuis début août.

À l'inverse, les opérateurs se ruent sur la dette allemande, qui fait office de valeur refuge en zone euro. "L'Europe (vit) l'une des heures les plus difficiles depuis la Seconde Guerre mondiale, peut-être même son heure la plus difficile", a averti le 14 novembre la chancelière allemande Angela Merkel, lors du congrès de son parti, l'Union démocrate-chrétienne (CDU). "L'heure est venue pour une percée vers une nouvelle Europe", a insisté la chancelière, assurant comme elle l'a déjà fait à maintes reprises qu'un échec de l'euro serait celui de l'Europe tout entière.

Ces promesses n'ont pas suffi aux marchés, qui redoutent toujours que la crise de la dette emporte avec elle des pays comme l'Italie voire la France et provoque l'explosion de la zone euro.

"L'incertitude politique en Europe continue de monopoliser l'attention", ont ainsi observé les analystes de Charles Schwab.

L'ancien commissaire européen Mario Monti a entrepris des consultations pour former son équipe en Italie. Mais c'est précisément cette attente qui rend nerveux les marchés, refroidis dans la matinée par une émission de dette en Italie où les taux ont dépassé les 6% pour des titres à échéance cinq ans.

Dans la soirée, Mario Monti a demandé du temps pour constituer son gouvernement et préparer son programme qui pourrait contenir des "sacrifices" pour sortir le pays de la crise.

Papademos promet du sang et des larmes à la Grèce

À Athènes, M. Papademos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne, a prêté serment le 11 novembre à la tête d'un gouvernement de coalition réunissant socialistes, droite et extrême droite. "Pour continuer l'effort, le soutien de nos partenaires européens et du FMI est nécessaire (...) ainsi que l'application d'un nouveau programme d'ajustement budgétaire, qui aura comme objectif de faire face d'une manière plus efficace et plus rapide au problème des finances publiques et à l'amélioration de la compétitivité", a déclaré M. Papademos dans son discours de politique générale devant le parlement. "La principale tâche de ce gouvernement (...) est de mettre en œuvre les décisions du sommet (européen du 27 octobre) et d'appliquer la politique économique liée à cette décision", a dit le Premier ministre nommé jeudi, suite à un accord politique entre les socialistes, la droite et l'extrême droite pour former un gouvernement de coalition afin de tenter d'éviter une faillite au pays.

Sur la mise en application de la décision de Bruxelles, M. Papademos a indiqué qu'un nouvel accord de prêt devrait être approuvé par le parlement "avant la fin de l'année", les détails de l'accord d'échange d'obligations (PSI en anglais, pour Private Sector Involvement) avec les banques devant être annoncés "immédiatement".

La Commission européenne a maintenu le 14 novembre la pression sur la Grèce, mais aussi sur l'Italie, afin que ces deux pays mettent en œuvre les mesures promises de réformes et de réduction du déficit. "Il est clair que notre diagnostic de l'économie italienne ne change pas" malgré le départ de M. Berlusconi, a déclaré un porte-parole de l'exécutif européen.

Concernant la Grèce, la Commission a insisté sur son exigence d'une garantie écrite des socialistes et de l'opposition conservatrice, toujours pas acquise. Bruxelles veut qu'ils s'engagent à respecter là aussi les mesures d'économies promises et à mettre en œuvre le plan de sauvetage du pays décidé le 27 octobre. À ce jour, "il n'y a pas de lettre qui soit arrivée des deux partis", a souligné le porte-parole.

La Commission européenne va également proposer la suspension de la notation de pays européens, si ceux-ci reçoivent une aide internationale ou bien si leur notation accentue l'instabilité des marchés, a affirmé le 14 novembre le commissaire européen aux Marchés financiers, Michel Barnier.

AFP/VNA/CVN

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