"Le versement de la prochaine tranche d'aide ne pourra intervenir que lorsqu'un pas décisif aura été accompli dans ce sens", a indiqué la présidence française dans un communiqué, précisant que le président français et la chancelière allemande se sont entretenus dans l'après-midi avec le chef du gouvernement grec.
M. Sarkozy "a ensuite eu un nouvel entretien bilatéral avec Mme Merkel pour faire un point des développements dans l'ensemble de la zone euro et envisager les initiatives nécessaires pour accélérer la mise en œuvre complète de l'accord du 27 octobre", selon l'Élysée.
Le plan décidé en juillet puis renforcé fin octobre par la zone euro prévoit notamment une perte de 50% pour les détenteurs privés d'obligations grecques, qui doit permettre à la Grèce d'effacer 100 milliards sur une dette publique totale de plus de 350 milliards.
Le ministre grec des Finances, le socialiste Evangelos Vénizelos, numéro deux du gouvernement, maintenu à ce portefeuille clé, avait dit espérer vendredi soir, peu après la nomination du gouvernement, que la sixième tranche du prêt consenti au pays en 2010 serait débloquée au cours d'une réunion des ministres des Finances de la zone euro le 17 novembre.
De son côté, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a souligné que "le peuple grec doit décider s'il peut et s'il souhaite accepter les contraintes du maintien dans la zone euro", dans un entretien accordé au journal français le Monde paru le 12 novembre. Il a d'autre part plaidé en faveur d'un renforcement de la gouvernance dans la zone euro via des "modifications limitées du traité" européen, "pour avoir des mécanismes de contrôle plus efficaces du respect des engagements pris, une politique budgétaire commune et une amélioration de la compétitivité des différentes économies". Schaüble a toutefois précisé qu'il ne souhaitait "pas un nouveau traité". L'Allemagne appelle à un changement des traités européens pour y inscrire de manière plus cœrcitive la discipline budgétaire. Parmi les réformes envisagées figurent la possibilité de porter plainte devant la Cour de justice européenne (CJE) contre les contrevenants aux règles d'orthodoxie budgétaire ou encore leur mise sous tutelle en cas de violation répétée des règles.
Le magazine allemand Der Spiegel révèle quant à lui que l'option d'une sortie de la Grèce de la zone euro est un des scénarios sur lesquels travaille le gouvernement allemand, au cas où la nouvelle équipe au pouvoir refuserait de mettre en œuvre le programme d'économies auquel le pays s'est engagé vis-à-vis de ses partenaires.
AFP/VNA/CVN