Pour le développement durable des patrimoines culturels

Parmi les six patrimoines mondiaux du Centre, Huê en possède deux : l’ensemble de monuments de Huê et le nha nhac. Après trois décennies, ces derniers sont passés du stade du sauvetage d’urgence à celui de la stabilité et du développement durable.

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Le palais Thái Hoà (Harmonie Suprême) est le lieu où l’on organisait les grandes cérémonies publiques.
Photo : Minh Duc/CVN

Après la guerre, de nombreux espaces à l’intérieur de la Citadelle étaient en ruine et de nombreuses œuvres historiques avaient disparu, telles que les palais Cân Chanh, Khôn Thai et Kiên Trung, le Jardin Thiêu Phuong, etc.

Hoàng Viêt Trung, directeur du Centre de conservation des monuments de Huê, a déclaré qu’en plus des lourdes conséquences des guerres et des circonstances difficiles du pays pendant la période de libération, la gestion et la préservation de reliques rencontraient des difficultés en raison de capacités technologiques et d’investissements limités.

Ces trois dernières décennies, environ 200 œuvres et ouvrages ont été restaurés. Les autorités provinciales ont également déplacé de nombreuses familles hors des zones de protection des reliques.

Le patrimoine immatériel est une valeur de marque de plus en plus affirmée. Depuis que le nha nhac (musique de cour vietnamienne) a été reconnu patrimoine culturel mondial, le théâtre d’art royal traditionnel de Huê a étudié, collecté et restauré plus de 70% des trésors de cet art.

Hoàng Viêt Trung, directeur du Centre de conservation des monuments de Huê. Photo : Cat An/CVN

Le théâtre s’est également engagé à continuer de jouer le nha nhac tout en élaborant un système documentaire pour valoriser les arts royaux et présenter la quintessence du pays au monde entier.

“Après 30 ans, ce succès est le fruit de contribution de nombreuses générations avec tant d’enthousiasme, de sueur et de larmes”, a déclaré Hoàng Viêt Trung.

Difficultés

Dans un premier temps, les travaux de restauration ont rencontré de nombreuses difficultés. En effet, la collection de documents après la guerre était encore très limitée, et lors de la restauration, il était nécessaire de disposer de documents, notamment de matériel photographique, ce qui impliquait de collecter chaque photo. Il fallait établir des liens avec des organismes à l’étranger, notamment en France”, raconte-t-il.

À cette époque, les relations diplomatiques étaient très difficiles, moins favorables qu’aujourd’hui. Or, le principe de la restauration est de garantir l’élément d’origine. Les documents de travail restants étaient très peu nombreux, ce qui nécessitait de combiner d’autres méthodes, telles que la comparaison avec des œuvres du même âge, l’analyse logique, etc.”, partage le directeur du Centre de conservation des monuments de Huê.

Protection et restauration

Selon lui, ces travaux demandent beaucoup de temps, ainsi qu’un investissement financier important et une période d’étude prolongée. “Par exemple, les préparatifs des travaux du palais Cân Chanh ont pris 20 ans, et la collecte des documents, 10 ans”, illustre-t-il.

Porte du palais Truong Sanh.
Photo : Thúy Hà/CVN

Dans le contexte d’urbanisation rapide, la conciliation entre la conservation et le développement représente le plus grand défi pour le patrimoine de Huê. C’est également une question sur laquelle le Comité du patrimoine mondial a fait plusieurs recommandations concernant le patrimoine de Huê.

Actuellement, le cadre juridique du pays ne contient pas de dispositions spécifiques pour la conservation et le développement des valeurs patrimoniales. Le Centre de conservation des monuments de Huê a soumis de nombreuses propositions aux ministères et organismes compétents afin de lever les “barrières” et d’orienter les actes juridiques en fonction de la réalité.

En 1981, en collaboration avec l’ambassade de Pologne au Vietnam, le Centre de conservation des monuments de Huê a mis en œuvre plusieurs projets de préservation et de restauration de vestiges importants avec le soutien du gouvernement polonais.

La Pologne a été un pionnier dans l’envoi de nombreux spécialistes en conservation des monuments historiques au Vietnam, suite au lancement par l’UNESCO d’une campagne internationale de protection de cette cité impériale.

Kazimierz Kwiatkowski (1944-1997), architecte et écologiste polonais, surnommé amicalement Kazik, a consacré tout son cœur et ses efforts à la conservation et à la restauration de vestiges historiques et archéologiques au Vietnam, tels que l’ancienne Cité impériale de Huê, la vieille ville de Hôi An et le sanctuaire Cham de My Son (province de Quang Nam, au Centre). Il est considéré comme le principal contributeur à la préservation des sites historiques du Vietnam et à leur inscription sur la liste des patrimoines mondiaux de l’UNESCO.

Suite à la visite à Huê en 1981 du directeur général de l’UNESCO, Amadou Mahtar M’Bow, un appel a été lancé pour sauver ce patrimoine culturel local. Par la suite, une campagne internationale de soutien à Huê a été largement déployée. Au milieu de l’année 1982, la Société de gestion des sites historiques et culturels de Huê a été créée, renommée plus tard Centre de conservation des monuments de Huê. De plus, les patrimoines de Huê ont reçu plus de 10 millions d’USD provenant d’organisations internationales.

Le Centre de conservation des monuments de Huê est en train d’élaborer un projet d’aménagement pour la préservation et la mise en valeur du complexe des monuments de Huê jusqu’en 2030, avec une vision à l’horizon 2045. L’objectif est de valoriser pleinement les valeurs des patrimoines matériels et immatériels, en jetant ainsi les bases juridiques nécessaires pour exploiter et défendre ce qui deviendra le “cœur“ de la zone urbaine patrimoniale de Thua Thiên Huê à l’avenir.

Cat An - Câm Sa/CVN




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