Piste phare de réflexion pour une restructuration économique réussie

La nécessité de restructurer l'économie nationale s'impose, mais le choix du processus suscite diverses positions contradictoires de la part des spécialistes.

Lors d'un récent entretien avec le journal Dâu tu (Investissement), l'ancien ministre du Plan et de l'Investissement, Trân Xuân Gia souligné que la restructuration de l'économie nationale implique d'abord celle de l'investissement.

* Quelle est l'importance de restructurer l'éco-nomie nationale et de changer de modèle de la croissance ?

Durant les deux précédentes stratégies de développement socioéconomique 1991-2000 et 2001-2010, notre pays a fait de grandes avancées en terme de développement économique avec une croissance moyenne de 7%. Mais une analyse approfondie du tableau actuel de l'économie vietnamienne montre que la structure de notre économie comme le modèle de croissance souffrent des insuffisances. Si nous ne modifions pas notre économie profondément, le maintien de la croissance sera de plus en plus difficile. C'est pourquoi le coeur du Plan quinquennal de développement socioéconomique de 2011-2015, qui sera présenté par le gouvernement à la prochaine session de l'Assemblée nationale, devrait être constitué par la restructuration économique et le renouvellement du modèle de croissance.

* Vous avez récemment souligné devant la presse que la restructuration de l'économie passe par la restructuration de l'investissement. Pourquoi ?

Jusqu'à présent, experts et gestionnaires s'accordent que restructurer une économie et trouver un nouveau modèle de croissance efficient sont des tâches particulièrement complexes, impératives dont la réalisation réclame des mesures synchrones et un itinéraire scientifique. Mais les avis restent partagés sur le "par où faut-il commencer". Je pense que c'est par la réorganisation de l'investissement, c'est-à-dire revoir la répartition des ressources de toute la société pour les investissements dans le développement national. Or, la réalité montre que cette répartition est loin d'être toujours rationnelle, et ses lacunes ont des conséquences sur la structure de notre économie, avec, par exemple, des faible productivité et compétitivité nationales.

Une restructuration réussie de l'investissement ne peut se faire indépendamment des solutions destinées à restructurer l'économie nationale. À mon avis, il faudrait donc élaborer et mettre en œuvre trois groupes de solutions majeures dès les premières années du Plan de développement socioéconomique de 2011-2015. Primo, restructurer l'investissement, notamment public. Secundo, réorganiser les entreprises de toutes les composantes économiques, en particulier les entreprises étatiques. Tertio, réorganiser le système financier et bancaire.

* La restructuration de l'investissement, comme vous l'avez évoqué, vise à prévenir des projets fantaisistes et irrationnels. Comment la mener à bien ?

Il s'agit d'une problématique dont on a beaucoup parlé sans parvenir à la régler cependant. Je crois qu'il y a trois volets dont la mise en œuvre est urgente, soit dès le début de l'application du Plan de développement socioéconomique 2011-2015. D'abord, il faut étudier l'ensemble des projets d'investissement approuvés mais non encore en cours pour éliminer ceux inadaptés par nature ou conjoncturellement. Ensuite, nous devons élaborer un programme d'investissement public pour l'ensemble de ce quinquennat qui devra tenir compte de l'enseignement retiré de la réalisation de ses trois prédécesseurs de 1996-2000, 2001-2005 et 2006-2010. Enfin, il faut réviser immédiatement la répartition des compétences d'administration de l'investissement public, et ce suivant les principes de décision des secteurs, sites et moments par l'administration centrale, des modalités juridiques y compris les adjudications de marchés par les administrations du ressort décidé au niveau central.

L'ensemble de ces opérations doivent par ailleurs être menées dans la perspective d'une baisse de la participation de l'État à l'investissement total de la société, ce dernier devant nécessairement se retirer progressivement pour laisser la place aux autres acteurs économiques pour se limiter à ceux primordiaux au développement national. Il faut absolument supprimer tous projets insuffisamment effectifs ou s'avérant moins urgents au regard du développement de ce dernier. Les projets satisfaisants aux critères mais dont les capitaux n'ont pas encore été mobilisés devront voir leur date de réalisation différée. Enfin, ce processus sera, à l'évidence devrais-je dire, poursuivi en parallèle de l'actionnarisation des entreprises publiques.

Linh Thao/CVN

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