Paris va déployer moins de soldats à l'étranger

Au nom d'un principe d'efficacité diplomatique, militaire et financier, la France a annoncé le 18 janvier le retrait, dès 2009, de plus de 2.000 de ses 13.000 soldats engagés dans des "opérations extérieures" (OPEX).

L'annonce en a été faite par le Premier ministre François Fillon à la tribune de l'Assemblée nationale : d'ici à l'été, "au moins" 1.000 des 1.650 soldats français engagés sous les couleurs de l'Union européenne au Tchad et en République centrafricaine (Eufor Tchad/RCA) plieront bagage. Idem pour 1.100 des 2.000 soldats français stationnés en Côte-d'Ivoire.

Le cap avait été fixé dès le 6 janvier par le président Nicolas Sarkozy, chef des armées, devant le contingent français de la Finul, au Liban Sud. "Je veux être certain que chaque soldat français, aujourd'hui engagé en opération extérieure, l'est conformément aux intérêts de notre pays", avait-il lancé.

Plus de 13.000 soldats français sont engagés dans ces OPEX, dont près de 3.000 au Tchad et dans la République centrafricaine voisine, 2.800 en Afghanistan, 2.000 en Côte-d'Ivoire, 1.850 au Liban et 1.800 au Kosovo.

Désormais, a renchéri M. Fillon, la France n'engagera de nouvelles OPEX que lorsqu'elles seront "strictement nécessaires", dans "les conditions les plus sécurisées possibles" et "là où les enjeux humanitaires et stratégiques sont décisifs".

Un principe immédiatement appliqué à la Côte-d'Ivoire, où selon lui, "les enjeux sécuritaires ont perdu de leur intensité et l'attente d'échéances électorales toujours incertaines ne justifie plus le maintien de notre dispositif militaire en l'état".

D'où le retrait annoncé des 200 soldats français engagés au sein de la force des Nations unies (ONUCI) et de la moitié des 1.800 hommes de l'opération française Licorne.

De la même manière, au Tchad, les effectifs de l'Eufor Tchad/RCA, chargée de protéger les réfugiés du Darfour et les "déplacés", seront allégés alors qu'une force de l'ONU, la MINURCAT 2, doit prendre le relais le 15 mars. "Nous avons lancé l'Eufor comme une opération transitoire, en prévision de sa relève par une force des Nations unies : cette promesse sera tenue", a constaté M. Fillon, promettant toutefois que "pendant quelques mois encore", la France continuera de fournir à l'ONU une "aide technique".

Troisième et dernier allègement annoncé : la "Finul maritime", composante navale de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), censée empêcher les livraisons illégales d'armes par la mer sur le sol libanais.

Le "dispositif très dense (de cette Finul maritime) ne se justifie plus vraiment", a jugé le Premier ministre, annonçant que "les 2 bâtiments de la Marine nationale qui y participent seront bientôt dirigés vers d'autres missions".

Pas question en revanche de toucher aux 1.850 soldats français de la Finul "terrestre". Son "rôle stabilisateur", a souligné M. Fillon, "ne se dément pas" alors que la tension reste vive après des départs de roquettes du Liban sud lors de la crise de Gaza.

M. Fillon a pointé aussi le "coût croissant" des opérations extérieures dont le montant a atteint l'an dernier près de 860 millions d'euros, bien plus que les 475 millions inscrits au budget.

Conformément à la réforme constitutionnelle de l'été dernier, l'Assemblée et le Sénat étaient appelés à voter à l'issue des débats la prolongation de 5 opérations extérieures : Kosovo, Liban, Côte-d'Ivoire, Tchad et Centrafrique.

Les 2 chambres du parlement les ont reconduites à une très large majorité, le PS boycottant toutefois les scrutins de l'une comme de l'autre, s'estimant insuffisamment informé.

AFP/VNA/CVN

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