Le couvre-feu devait être levé entre 06h00 et 13h00 locales (00h00 et 07h00 GMT), selon un communiqué officiel, conseillant aux résidents de la ville de Mingora et de la région de fuir.
"Nous nous attendons à ce que plus de 100.000 personnes quittent leurs maisons aujourd'hui dans différents endroits de la vallée de Swat", a indiqué à l'AFP Khushhal Khan, responsable local de l'administration.
Le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a annoncé que jusqu'à un million de personnes avaient été déplacées dans le Nord-Ouest du Pakistan, quittant par dizaines de milliers Buner, Lower Dir et Swat, pour se faire enregistrer dans des camps ou se réfugier chez des parents.
Appuyés par l'aviation, des milliers de soldats sont déployés dans la vallée de Swat, avec pour mission d'"éliminer" les combattants islamistes, alors que des centaines de milliers de civils ont dû abandonner leurs maisons à cause de la violence des bombardements. En outre, certains de ces civils sont pris au piège des combats, faisant craindre une catastrophe humanitaire.
L'armée a accusé les talibans de prendre "des civils innocents en otages". D'après des témoignages de réfugiés, des civils ont été également victimes des bombardements intensifs de l'aviation pakistanaise.
Lors d'une conférence de presse, samedi, le Premier ministre Yousuf Raza Gilani a souligné que les forces armées étaient "déterminées" à éviter au maximum les pertes civiles et à boucler l'offensive "dès que possible".
Mais "l'opération se poursuivra jusqu'à l'éradication des extrémistes", a ajouté le Premier ministre pakistanais.
Sur le terrain, "des hélicoptères ont attaqué tôt ce (samedi) matin des caches d'insurgés à Mingora. Quinze insurgés auraient été tués au cours de cette opération", a précisé un autre communiqué militaire.
Plusieurs repaires des insurgés étaient visés et leur principal quartier général aurait été détruit. Des planques rebelles à Matta ont également été visées dans cette attaque.
En visite cette semaine à Washington, le président pakistanais, Asif Ali Zardari, a juré que l'offensive de l'armée dans la vallée de Swat se poursuivrait jusqu'à un retour "à la normale".
L'armée pakistanaise a perdu plus de 2.000 hommes dans les zones tribales du Nord-Ouest et, en moins de 2 ans, plus de 1.800 personnes ont été tuées dans tout le pays dans des attentats perpétrés par les talibans pakistanais, après qu'Oussama ben Laden a déclaré le jihad (la "guerre sainte") contre Islamabad.
AFP/VNA/CVN