Le président américain devait recevoir le 6 mai à la Maison Blanche son homologue Zardari ainsi que le président afghan Hamid Karzaï pour un mini-sommet au moment où l'armée pakistanaise a engagé une contre-offensive dans les fiefs des talibans situés non loin de la capitale Islamabad.
M. Zardari s'est voulu rassurant. "Mon gouvernement ne va pas tomber parce qu'une montagne tombe aux mains d'un groupe ou un autre", a-t-il dit sur la chaîne de télévision CNN peu après son arrivée aux États-Unis.
Alors que Washington s'inquiète de plus en plus de la sécurité de l'arsenal nucléaire pakistanais face à la progression des talibans, M. Zardari a affirmé que la bombe pakistanaise était en sécurité. Les armes nucléaires "sont entre de bonnes mains", a assuré le président. "Nous avons une armée de 700.000 hommes. Comment peuvent-ils nous battre ?" L'administration américaine n'imagine pas pire cauchemar qu'un Pakistan nucléaire tombant entre les mains des talibans et d'Al-Qaïda. "Veiller à ce que les armes nucléaires du Pakistan et le matériel nucléaire à travers le monde soient sécurisés fait partie des plus hautes priorités aux yeux du président. Je ne doute pas que cela sera évoqué mercredi”, avait déclaré lundi le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs. Face à la menace, l'émissaire spécial américain dans la région, Richard Holbrooke, a assuré que les États-Unis soutiennent "sans ambiguïté" M. Zardari. "Le Pakistan revêt une importance si énorme pour les États-Unis, stratégiquement et politiquement, que notre but doit être de soutenir sans ambiguïté un Pakistan démocratique, dirigé par son président élu, Asif Ali Zardari, et de contribuer à sa stabilité", a-t-il déclaré au Congrès.
M. Holbrooke a démenti des informations faisant état de discussions en vue d'un accord entre l'administration américaine et le principal adversaire politique de M. Zardari, Nawaz Sharif.
Le Congrès pendant ce temps débattait de l'aide au Pakistan. Le sénateur démocrate John Kerry, président de la commission des Affaires étrangères du Sénat et son collègue républicain Richard Lugar, ont présenté lundi un plan d'aide non-militaire de 7,5 milliards de dollars à Islamabad.
Quant à la relation avec l'Inde, M. Zardari a affirmé le 5 mai qu'il voulait la paix avec ce pays, espérant entamer un nouveau dialogue avec le grand rival historique à l'issue de ses élections législatives, dont le résultat est attendu le 16 mai.
Sur le territoire, plus de 40.000 personnes avaient fui le 6 mai Mingora, le chef-lieu du district de Swat, dans le Nord-Ouest du Pakistan, où l'armée et les talibans s'affrontent, mettant en péril un accord de cessez-le-feu controversé, selon les autorités locales.
Depuis 10 jours, les militaires ont lancé une offensive contre les combattants islamistes liés à Al-Qaïda dans les districts voisins de Buner et Lower Dir, après que ces derniers eurent profité de l'accord de cessez-le-feu signé mi-février pour gagner du terrain au-delà de Swat, à une centaine de kilomètres seulement au nord-ouest d'Islamabad.
AFP/VNA/CVN