Selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural (MADR), la valeur des exportations de produits agro-sylvico-aquatiques devrait être de 12,5 milliards de dollars cette année, soit une baisse prévisionnelle de 4,5 milliards sur 2008.
La crise économique mondiale fait sentir directement ses effets dans ce secteur. Ainsi, s'agissant par exemple du segment des meubles, les exportations du premier trimestre devraient être, en glissement annuel, 2 fois moins importantes et atteindre seulement 300-350 millions de dollars du fait de la baisse de la consommation sur les marchés importants, estime Nguyên Tôn Quyên, vice-président de l'Association des producteurs de produits sylvicoles et de transformation du bois du Vietnam (Vifores).
L'Association des entreprises de transformation et d'exportation de produits aquatiques du Vietnam (VASEP) prévoit également des difficultés en 2009 pour son secteur avec une baisse de 15-20% du chiffre d'affaires par rapport à 2008. En effet, les produits vietnamiens n'étant ni produits de luxe ni ceux de première nécessité, les consommateurs des marchés traditionnels (Union européenne, États-Unis et Japon) ont tendance à se tourner vers les produits de fabrication locale. Il en ira ainsi pour crevettes, poissons-chats… Anticipant les effets de la récession économique mondiale, le vice-président de la VASEP, Nguyên Huu Dung, recommande aux entreprises de privilégier qualité plutôt que quantité, contrairement à 2008 où l'objectif était d'abord l'augmentation du volume de production.
Seul la production de riz pourrait se sentir, en quelque sorte, comme peu concernée par la crise économique mondiale cette année. Le pays maintient 7,2 millions d'hectares de cultures pour une production prévisionnelle de 38 millions de tonnes, dont 5 millions de tonnes seraient destinées à l'exportation. Un objectif parfaitement réalisable compte tenu de l'augmentation continuelle des besoins alimentaires dans le monde, maintenant ainsi une demande intacte malgré la crise. Pour les plantes industrielles à long terme telles que hévéa, caféier…, le MADR préconise de ne pas augmenter les superficies. Là encore, l'accent sera mis sur la qualité, avant comme après récolte.
Thuy Tiên/CVN