Si l'on adopte un parti pris pessimiste, le premier scénario est celui d'une faible croissance du chiffre d'affaires à l'exportation. Il est fondé sur l'hypothèse d'une crise se poursuivant jusqu'en décembre prochain, auquel cas la consommation baisserait nettement et le dollar connaîtrait de fortes fluctuations entraînant de plus grandes difficultés pour l'import-export. Les entreprises exportatrices comme les producteurs ne souhaitent pas en effet trop emprunter aux banques nationales. Les exportations des secteurs agricole, sylvicole et aquatiques (riz, café, noix de cajou, produits aquatiques, caoutchouc et meubles) devraient atteindre environ 17,2 milliards de dollars en 2009, ce qui représente une hausse de 11%.
En ce qui concerne les produits de textile-habillement, les consommateurs étrangers auront tendance à ne pas trop dépenser. Toutefois, ce secteur vietnamien pourrait atteindre cette année une croissance de 10%, pour franchir le cap des 10 milliards de dollars. Il rencontrerait bien sûr de nombreuses difficultés lors de la concurrence acharnée avec la Chine, qui vend des produits à très bas prix, ce qui obligerait les entreprises vietnamiennes à diminuer leurs prix pour demeurer compétitives.
Si l'on est plus optimiste, la crise financière s'achèverait vers la fin juin et la croissance des exportations devrait alors être de plus de 5%. La demande mondiale devrait augmenter avec en conséquence une augmentation des prix des marchandises, permettant une croissance du montant des exportations de 20%. Les producteurs emprunteraient plus des crédits bancaires afin de développer leur production.
Selon les économistes, ces 2 scénarii sont établis avec un baril de brut à moins de 35 dollars vers la fin mars prochain et de 75 dollars vers la fin décembre, et avec une tonne de charbon à 120 dollars. Aussi, pour maintenir le rythme des exportations dans cette conjoncture difficile, des mesures draconiennes devraient être prises très rapidement, telles que développer les nouveaux débouchés en Afrique et au Moyen Orient, améliorer la valeur ajoutée des produits destinés à l'exportation, augmenter le volume des produits traités, faciliter l'entrée des devises étrangères dans le pays et l'accès au crédit des entreprises exportatrices, encourager la production industrielle nationale et élever les compétences des entreprises en matière de prévision des fluctuations du marché.
Selon le ministère de l'Industrie et du Commerce, les exportateurs devront résoudre opportunément les difficultés dues aux fluctuations du marché des devises et des taux de change, aux procès anti-dumping, aux barrières indirectes résultant de l'application de normes très rigoureuses que pratiquent nombre de pays étrangers.
Lê hà/CVN