Transformer les difficultés en opportunités de développement de l'économie en 2009

Comment sera l'économie vietnamienne en 2009 ? Relance et développement rapide ou non dépendront de plusieurs facteurs. Avis d'experts...

Docteur Nguyên Duc Kiên, de la Commission de l'économie de l'Assemblée nationale

La Commission de l'économie de l'Assemblée nationale considère que notre économie ne sera pas exempte de problèmes en 2009. Nous devrons accepter la dure réalité du dépôt de bilan de bon nombre d'entreprises et, parallèlement, d'un phénomène de fusion des entreprises. L'administration publique devra assumer ses responsabilités, je veux dire par-là qu'elle devra effectivement accorder une assistance aux chômeurs. Bien plus, il faut réviser le régime juridique du redressement et de la liquidation judiciaire des entreprises afin qu'il puisse être un outil efficace de gestion pour les dirigeants d'entreprise, car parmi les 400.000 entreprises de notre économie, beaucoup connaissent maintes difficultés. Selon moi, la relance dépend pour l'essentiel de 3 facteurs. Le premier, exogène, tient aux débouchés d'exportation. Si de grands marchés que les États-Unis, l'Union européenne et l'Asie du Nord-Est connaissent une relance rapide, notre économie devrait se rétablir vers 2010. Le 2e facteur, endogène, concerne les capacités de notre pays. Nous avons plusieurs points forts, dont une population nombreuse et un marché doté d'un grand potentiel. Le gouvernement doit en conséquence s'efforcer au mieux d'exploiter toutes ces capacités et, s'il y parvient, nous connaîtrons la relance dès le 3e trimestre de cette année. Le 3e et dernier facteur, d'ordre structurel cette fois, c'est la restructuration de toute notre économie, qui dépend elle-même de la volonté du gouvernement. Si cette restructuration peut être effectuée immédiatement, la croissance sera très rapidement au rendez-vous, dès 2010.

Docteur Trân Du Lich, chef adjoint de la délégation des députés de Hô Chi Minh-Ville

Il est difficile de faire des prévisions sur l'économie vietnamienne en 2009 car celle-ci est directement sous l'influence de l'économie mondiale, laquelle ne donne aucun signe de poursuite ou non de la crise apparue en 2008. J'espère qu'avec les interventions des gouvernements, la relance de l'économie mondiale devrait être enregistrée à la fin de cette année. Si le gouvernement vietnamien parvient à soutenir la consommation domestique au premier semestre, le marché intérieur se maintiendra. Le risque prééminent est celui d'un retour de l'inflation au 3e trimestre, auquel nous devons prendre garde dès maintenant en prenant les mesures draconiennes. Dans l'immédiat, il faut veiller aux grands indices de notre économie, et notamment du crédit, de l'indice des prix à la consommation ainsi que des taux d'intérêt. Par ailleurs, face aux difficultés, le pays doit s'attacher à "exploiter" ses points forts... À cela ajouter le fort dynamisme des entreprises domestiques... Et de restructurer notre économie vers plus de compétitivité sur le plan mondial, ce qui est une fin à atteindre... Mais moi, je demeure optimiste devant l'avenir de l'économie nationale.

Docteur Vo Tri Thành, chef de la section chargée de l'intégration économique de l'Institut central de recher- che et de gestion économiques.

Actuellement, le Vietnam fait face à 2 problèmes : les risques encourus par son économie, et l'instabilité éventuelle de cette dernière. De manière générale et malgré les nombreuses difficultés, le pays devrait connaître une croissance de l'ordre de 6-6,5%, ce qui est acceptable. Quant aux risques, il s'agit d'abord de l'inflation, ensuite, de la balance des paiements, puis du système bancaire et financier. Concernant ce dernier, le pays devrait s'y intéresser davantage, surtout au vu de la conjoncture actuelle. En d'autres termes, il faut stabiliser le marché des capitaux tout en diminuant les créances, notamment les dettes douteuses. Quoi qu'il en soit, maîtriser l'inflation et stabiliser les indices macroéconomiques doivent être les premières des premières priorités gouvernementales.

Docteur Nguyên Quang A, membre du conseil d'administration de la Banque commerciale par actions des entreprises privées (VP Bank)

D'après moi, l'État doit accorder cette année une priorité particulière aux entreprises. Il lui faut supprimer les barrières administratives et, bien plus, soutenir les entreprises en leur donnant les informations nécessaires comme en assurant la formation des cadres dont elles ont besoin. En 2009, le pays devra mener des réformes radicales pour restructurer et assainir l'économie nationale. Il faut en particulier soutenir le secteur privé afin qu'il se développe mieux, ce qui implique, d'abord mais entre autres, d'accélérer le processus d'actionnarisation des entreprises publiques.

Phuong Mai/CVN

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