Obama parle de "progrès", salue le nouveau plan de réduction de dette

Le président américain Barack Obama a jugé "conforme à (son) approche" sur le relèvement du plafond de la dette un nouveau plan du Sénat présenté le 19 juillet, et estimé que "des progrès" avaient été effectués dans les négociations avec ses adversaires républicains. "Des progrès ont été effectués dans certaines des discussions", a dit M. Obama en notant toutefois qu'il "ne reste plus beaucoup de temps" avant la date butoir du 2 août pour éviter un défaut de paiement.

Devant la perspective d'un accord proche, la Bourse de New York a signé le 19 juillet sa meilleure progression de l'année : le Dow Jones a gagné 1,63% et le Nasdaq 2,22%.

Le 19 juillet, un groupe de six sénateurs, démocrates et républicains, surnommé la "bande des six", a présenté à huis clos une nouvelle proposition.

Selon une source proche du dossier, le plan prévoit une réduction des dépenses de 3.600 à 3.700 milliards de dollars sur 10 ans et propose des modifications aux grands programmes sociaux américains.

Le plan comprendrait aussi une hausse des recettes de l'État fédéral, non pas en augmentant les impôts -ce à quoi les républicains sont viscéralement opposés- mais en réformant le système fiscal. "Cette proposition est globalement conforme à l'approche que j'ai défendue", a dit M. Obama lors d'une intervention devant la presse à la Maison Blanche. Le président a qualifié le plan des sénateurs d' "approche équilibrée".

Si le chef de la majorité démocrate du Sénat, Harry Reid, a assuré le 19 juillet qu'il serait "ravi" d'utiliser des éléments du plan de la "bande des six", il a rappelé qu'il ne restait que 13 jours avant la date fatidique. Passé ce délai, les États-Unis risquent un défaut de paiement et des conséquences économiques graves, selon le Trésor.

De son côté, le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, a estimé que le plan contenait des "lacunes".

De nouvelles discussions devaient avoir lieu hier à la Maison Blanche.

Par ailleurs, selon un sondage du groupe de réflexion Pew, l'opinion américaine est partagée sur l'urgence d'agir pour relever le plafond de la dette : 40% pensent que c'est "absolument essentiel" alors que 39% estiment que le pays peut dépasser la date butoir.

Parallèlement, le président a estimé qu'il était nécessaire de continuer à travailler à un plan de secours élaboré par les dirigeants du Sénat, Harry Reid et le républicain Mitch McConnell, "au cas où il n'y aurait pas d'accord".

M. Obama a d'ailleurs remarqué que "ce n'est pas parce que nous sommes d'accord sur le principe avec six sénateurs sur un ensemble de mesures (...) que nous aurons un accord à la Chambre des représentants ou au Sénat".

Le "plan B" du sénateur McConnell accorderait au président le pouvoir d'augmenter en trois fois le plafond de la dette de 2.500 milliards de dollars d'ici fin 2012. Mais il lui laisserait seul la responsabilité politique d'un relèvement du plafond de la dette.

Le 19 juillet, la Chambre a adopté par 234 voix contre 190 la dernière proposition des républicains, intitulée : "Réduire, plafonner, équilibrer". Mais ce vote symbolique ressemble plus à une manoeuvre politique qu'à une solution réelle à la querelle sur le plafond de la dette américaine, qui a atteint son maximum à 14.294 milliards de dollars.

En effet, le texte résolument conservateur n'a aucune chance d'être adopté au Sénat, où les démocrates conservent la majorité, et M. Obama a affirmé qu'il y apposerait son veto.

Le plan réduit le budget américain de 111 milliards de dollars dès l'exercice 2011-2012.

L'échec programmé de ce plan soulignera le fossé entre les démocrates, qui veulent une politique de réductions des déficits axée sur les recettes fiscales, et les républicains, qui ne veulent entendre parler que de réductions budgétaires draconiennes.

AFP/VNA/CVN

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